Une exposition rassemblant près de 500 peintures, c’est bien trop, sauf pour Vivian Suter. Celle-ci a une méthode de travail singulière et une façon de montrer qui ne l’est pas moins, qui avait attiré l’attention quand elle a été révélée, en 2017, par la Documenta de Kassel, en Allemagne. Au Palais de Tokyo, à Paris, comme chaque fois qu’elle est invitée à montrer, Suter couvre les murs, qui sont, ici, hauts et longs, de ses toiles sans châssis, suspendues les unes au-dessus des autres, souvent les unes par-dessus les autres. Mais, si elle s’en tenait là, il n’y en aurait pas beaucoup plus de 200. Aussi a-t-elle fait construire des rangées de portants de bois où d’autres dizaines d’œuvres sont accrochées, comme des draps séchant sur des étendoirs monumentaux. Il n’est donc possible de voir que peu d’œuvres dans leur totalité, soit en raison de la superposition, soit faute de recul.
L’artiste les crée à grands gestes qui traversent ou éclaboussent la surface, la marquent de lignes parallèles de la largeur de la brosse, ou y dépose des formes courbes, sommairement esquissées ou plus achevées et complètes. La composition est d’ordinaire simple, mais il arrive qu’il y en ait de bien plus subtiles, qui semblent avoir été reprises après une première séance. Le degré de complexité est donc variable.
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