
Dix-sept migrants, tous des hommes, ont été retrouvés morts, samedi 6 décembre, après le naufrage de leur embarcation au sud de l’île grecque de Crète, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une porte-parole des garde-côtes grecs.
« Deux survivants dans un état critique ont été hospitalisés », a-t-elle ajouté. Des autopsies doivent être réalisées alors que les circonstances du naufrage ne sont pas connues.
Selon la chaîne de télévision publique ERT, les corps des migrants ont été retrouvés à l’intérieur de l’embarcation qui prenait l’eau et était en partie dégonflée. L’hypothèse d’une hypothermie ou d’une déshydratation est donc examinée par les médecins légistes, selon ERT.
Repérée par un cargo battant pavillon turc
L’embarcation a été découverte à 26 milles nautiques au sud-ouest de la Crète, selon les autorités grecques. Un cargo battant pavillon turc l’a repérée en fin d’après-midi et a averti les autorités grecques, a précisé l’agence de presse grecque Ana.
Selon les garde-côtes grecs, deux navires des garde-côtes, un de l’agence européenne Frontex, trois navires de passage, ainsi qu’un hélicoptère Super Puma et un avion de Frontex, se sont rendus sur les lieux du naufrage.
Les deux survivants ont raconté que l’embarcation était devenue instable en raison du mauvais temps et qu’il n’y avait aucun moyen de se couvrir ni de se nourrir ou de s’hydrater, selon cette même source.
Le maire de la ville de Ierapetra, Manolis Frangoulis, a précisé au média local Nea Kriti que toutes les victimes étaient jeunes. « L’embarcation à bord de laquelle les migrants se trouvaient était dégonflée des deux côtés, ce qui avait contraint les passagers à s’entasser dans un espace réduit », a-t-il aussi ajouté.
Suspension de trois mois de l’examen des demandes d’asile
Depuis un an, des migrants tentent de rejoindre la Crète, porte d’entrée dans l’Union européenne (UE), au départ de la Libye. Mais la traversée s’avère périlleuse. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, plus de 16 770 personnes en quête d’asile dans l’UE sont arrivées en Crète depuis le début de l’année, bien plus que les autres îles de la mer Egée.
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En juillet, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis avait suspendu pendant trois mois l’examen des demandes d’asile, tout particulièrement des personnes débarquant en Crète en provenance de Libye. Le premier ministre avait qualifié cette mesure d’« absolument nécessaire » face à l’augmentation des flux de migrants.
Son ministre des migrations, Thanos Plevris, un ancien membre d’une formation d’extrême droite aujourd’hui dissoute, avait assuré que la Grèce n’était « pas un hôtel » pour des personnes en quête d’asile. « Vous n’êtes pas les bienvenus ici », avait-il maintes fois répété à l’endroit des migrants.
En juin 2023, un chalutier vétuste et surchargé, qui naviguait depuis Tobrouk, en Libye, avait coulé au large des côtes du Péloponnèse (sud) avec plus de 750 personnes à son bord, selon l’ONU. Seuls 82 corps avaient été retrouvés et 104 personnes avaient survécu.




