Douze détenus ont été blessés à la maison d’arrêt d’Abidjan, lundi 14 avril, lors d’une émeute déclenchée pour contester une mesure prise dans le cadre de la lutte contre la drogue dans les prisons, a annoncé l’administration pénitentiaire.
Avec 27 000 personnes détenues, la Côte d’Ivoire a un taux d’occupation des prisons de 297 %, parmi les plus élevés au monde, selon le site international d’information Prison Insider, qui note les systèmes carcéraux dans le monde entier. En 2022, neuf établissements du pays affichaient des taux supérieurs à 600 %, selon cette même source.
L’administration pénitentiaire « a engagé une lutte acharnée contre l’introduction et la circulation des substances interdites, notamment de la drogue, dans les établissements pénitentiaires de Côte d’Ivoire », a écrit son directeur, Célestin Doheuly Kamin, dans un communiqué. « Diverses quantités de drogue ont été saisies » dans des établissements pénitentiaires de Bouaké (Centre) et « récemment » à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, a-t-il poursuivi.
Dans le cadre de cette lutte, M. Kamin dit avoir pris une mesure à Abidjan « pour réglementer la gestion des espaces communs, notamment la cour centrale de promenade, devenue le principal lieu de tous les trafics ». Suite à son application, « des détenus se sont opposés, allant jusqu’à démolir certaines installations, notamment les grilles de séparation des différents établissements pénitentiaires », a-t-il précisé. Il a fait état de « douze blessés parmi les détenus (…) pris immédiatement en charge par les services de santé ». « L’ordre a été rétabli », a-t-il affirmé.
Selon un cadre de la police nationale contacté par l’Agence France-Presse, l’émeute a duré environ trente minutes. Des vidéos circulaient lundi après-midi sur les réseaux sociaux, montrant des hommes fuir des tirs dans la cour d’un bâtiment, présenté comme la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
Il y a une semaine, un détenu est mort asphyxié et trois personnes ont été blessées lors d’une tentative d’évasion à la prison de Bouaké. La veille, des troubles avaient déjà agité cette prison après des saisies de drogue dans les colis des visiteurs destinés aux détenus.