
En ordonnant, le 10 octobre, l’enlèvement d’une croix élevée en 2022 par Paul-Antoine Bertolozzi, maire (sans étiquette) de Quasquara, en Corse-du-Sud, la justice a fait de ce village de 60 âmes l’épicentre d’une polémique sur la nature de l’identité insulaire.
Le tribunal administratif de Bastia a fait droit à une habitante du village qui avait formé une requête en 2023 pour que cette croix en bois de grande dimension, édifiée en bordure de route sur un terrain communal, soit retirée purement et simplement. En s’arrimant au premier alinéa de la Constitution (« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. ») et à la loi du 9 décembre 1905 – qui interdit « d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public (…) à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions » – l’arrêt a annulé la décision de l’édile, condamné par ailleurs à verser 1 500 euros à la requérante.
Le maire de Quasquara avait argué que ce monument n’était pas une construction nouvelle, mais qu’elle venait remplacer une croix abîmée par le temps. Cadastre à l’appui, M. Bertolozzi avait dûment mentionné l’existence de deux calvaires inscrits en 1880 ; toutefois, le juge administratif a estimé qu’il n’avait pas précisé lequel de ces ouvrages avait été reconstruit.
Il vous reste 67.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.