Alors qu’on le croyait focalisé sur le narcotrafic et ses organisations criminelles, le gouvernement a décidé, contre toute attente, d’ouvrir un autre front en déclarant la guerre à la mafia en Corse. Jeudi 27 février, lors de la session de l’Assemblée de Corse consacrée à la lutte contre les dérives mafieuses, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, qui s’est invité à la dernière minute, a annoncé « une révolution de l’action de l’Etat contre le système mafieux insulaire ».
Ses mots actent, pour la première fois, la reconnaissance institutionnelle d’une réalité mafieuse sur un bout du territoire français. Semble-t-il surpris, le président de l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a qualifié son intervention « de moment politique important allant au-delà de ce que nous avions pu imaginer ».
Venu avec les deux chefs de la justice sur l’île, Hélène Davo, première présidente près la cour d’appel de Bastia et de son collègue, le procureur général Jean-Jacques Fagni, M. Darmanin a livré les détails de cette mobilisation. La Corse va disposer de sa propre structure judiciaire antimafia, un pôle spécialisé installé à Bastia. Elle s’ajoute au parquet national contre le crime organisé (Pnaco), doté de soixante magistrats et d’un pouvoir d’évocation, qui verra le jour, a-t-il dit, le 1er janvier 2026, et dont les contours sont actuellement examinés par le Parlement.
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