Vus de Cisjordanie, les débats sur la solution à deux Etats, qui suppose la reconnaissance d’une entité palestinienne souveraine aux côtés d’Israël, semblent parfois complètement irréels. Non que cette perspective soit absurde ou inappropriée – c’est même le contraire – mais parce que, sur le terrain, cet objectif se heurte aujourd’hui à une situation inextricable.

Il suffit de regarder une carte pour comprendre : tous les territoires occupés par Israël depuis 1967 sont aujourd’hui grignotés par des colonies, hachés par des checkpoints, barrés par des centaines de kilomètres de murs et découpés en différentes zones relevant théoriquement de régimes administratifs et sécuritaires différents, mais où l’armée israélienne intervient en toute liberté. Encore cette liste ne comprend-elle pas les mille barrières installées par les autorités israéliennes pour empêcher les Palestiniens de circuler librement.

Le résultat, c’est que du nord au sud, en passant par la région stratégique de Jérusalem, dont la partie orientale occupée et annexée en 1967 par les Israéliens est revendiquée par les Palestiniens comme capitale d’un futur Etat, la Cisjordanie a des allures de gigantesque puzzle. Un véritable dédale où vivent des populations antagonistes : 3 millions de Palestiniens d’un côté et 500 000 colons israéliens de l’autre, installés dans 141 colonies (illégales au regard du droit international), ainsi que dans 224 avant-postes (« outposts »), des implantations considérées comme illégales y compris du point de vue du droit israélien.

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