A l’extérieur d’un entrepôt de JD.com à Pékin, le 11 novembre 2024, jour de la fête des célibataires en Chine.

Cheng Hao, 54 ans, sanglé dans une tunique rouge assortie à son casque à visière, vient d’échanger quelques mots au téléphone avec sa fille, étudiante en allemand à Tianjin. « Elle est un petit peu inquiète, mais je lui explique que je peux me faire 10 000 yuans [1 195 euros] par mois. » Il y a encore dix jours, il conduisait un camion dans une mine de calcaire du Shandong pour 6 500 yuans mensuels. Aujourd’hui, de 8 heures à 20 heures, il arpente Pékin sur un scooter de location, livrant repas et collations pour le compte de la plateforme JD.com. Ses clients sont des employés de bureau hyperconnectés, retranchés dans les tours vitrées du centre-ville. Le soir, Cheng Hao rejoint en métro un lit dans un dortoir niché aux abords du cinquième périphérique de la capitale.

Ce quinquagénaire a rallié les 14 millions de livreurs de repas – ils étaient 3 millions en 2019 – que se partagent les applications Meituan, Ele.me et JD.com. Depuis son arrivée sur le marché de la livraison de repas, en mars, JD.com propose des réductions permanentes, comme un bol de nouilles de Lanzhou à 12,8 yuans au lieu de 28, ou une barquette de raviolis au porc et au céleri à 11 yuans au lieu de 30. En vingt minutes, parfois plus et souvent moins, le client se fait donc livrer chez lui pour un tarif bien inférieur à celui qu’il paierait en se rendant au même restaurant.

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