Le président de la Republika Srpska (République serbe), Milorad Dodik, à Banja Luka, en Bosnie-Herzégovine, le 25 février 2025.

La commission électorale bosnienne a annoncé, jeudi 28 août, la tenue d’un scrutin le 23 novembre en vue d’élire un successeur au président de l’entité serbe, Milorad Dodik, qui refuse de quitter son poste après avoir été destitué pour non-respect des décisions de l’envoyé international chargé du respect de l’accord de paix.

La Commission électorale centrale (CIK) a adopté la décision sur « la tenue d’une élection anticipée (…) pour élire le président de la Republika Srpska [RS, l’entité serbe de Bosnie] », a déclaré en conférence de presse la présidente de la CIK, Irena Hadziabdic, précisant que ce scrutin aurait lieu « dimanche 23 novembre ».

M. Dodik, 66 ans, a été déchu début août de son mandat de président de la Republika Srpska, après avoir été condamné à un an de prison et à six ans d’inéligibilité pour le non-respect des décisions du haut représentant international, Christian Schmidt. L’indéboulonnable chef politique des Serbes de Bosnie dirige la RS depuis 2006, sans discontinuer et en passant par les postes les plus importants.

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Une des plus graves crises politiques

L’organisation de ce scrutin sera un nouveau test quant à la capacité de l’Etat central d’exercer son pouvoir sur l’ensemble du pays, car M. Dodik a déjà fait savoir que le déroulement de cette élection ne serait pas autorisé sur le territoire de l’entité serbe.

Cependant, il a fait approuver par le Parlement de la RS un référendum pour le 25 octobre afin d’obtenir un soutien populaire à son refus du verdict et à sa politique. « Ils ne m’ont pas accordé ce mandat [de président] et ils ne m’en priveront pas. Je vais continuer à faire mon travail », avait récemment affirmé M. Dodik, élu président de la RS en octobre 2022 pour quatre ans.

La Bosnie est en proie depuis des mois à l’une des plus graves crises politiques, trente ans après la guerre qui avait suivi la proclamation de son indépendance de la Yougoslavie en 1992. Depuis la fin de ce conflit, qui avait fait près de 100 000 morts de 1992 à 1995, ce pays est divisé en deux entités autonomes, serbe et croato-bosniaque, reliées par un gouvernement central.

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Le Monde avec AFP

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