Le résultat ne faisait aucun doute avant même la tenue du scrutin. Sans surprise, le dirigeant autoritaire de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, 70 ans, a officiellement remporté un septième mandat lors de l’élection présidentielle, dimanche 26 janvier, avec 87,6 % des voix, selon un sondage officiel réalisé à la sortie des urnes. Les quatre autres candidats soutenaient tous publiquement le régime, tandis que les véritables opposants politiques sont aujourd’hui en prison ou en exil.

L’Union européenne (UE) a dénoncé un « simulacre d’élection » qui n’a été « ni libre ni équitable », et a menacé de nouvelles sanctions. Depuis Varsovie, en Pologne, la cheffe des forces démocratiques biélorusses en exil, Svetlana Tsikhanovskaïa, a elle aussi qualifié le scrutin de « farce ». La veille, son équipe avait condamné la diffusion, par le régime biélorusse, d’une fausse vidéo générée par l’intelligence artificielle dans laquelle Mme Tsikhanovskaïa dit se retirer de son poste de dirigeante en exil. L’intéressée a affirmé qu’il s’agissait d’un « fake », puis a appelé à la libération des prisonniers politiques et à la tenue d’élections libres.

Les Biélorusses installés à l’étranger, estimés à un million de personnes, n’ont pas eu le droit de participer au vote. « Ce sont des personnes qui ont fui la répression, l’emprisonnement et la crise économique, souligne Franak Viacorka, analyste politique et bras droit de Svetlana Tsikhanovskaïa. Les exclure du vote est une tactique visant à délégitimer davantage le mouvement démocratique et à priver de représentation ceux qui s’opposent à Loukachenko. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Biélorussie, un scrutin factice dans un pays verrouillé

Le dirigeant autoritaire, au pouvoir depuis 1994, a déclaré, dimanche, que les prisonniers politiques pouvaient solliciter une grâce, mais a exclu tout dialogue avec l’opposition en exil. « Nous avons une démocratie brutale en Biélorussie », a-t-il lancé après avoir voté à Minsk. L’autocrate a reconnu que les manifestants ayant participé au soulèvement démocratique de 2020 avaient été exclus de certains emplois, et les a appelé à se repentir. Une nouvelle « chance » leur sera octroyée s’ils reconnaissent « qu’ils ont eu tort », a-t-il assuré, tout en prévenant : « Nous ne poursuivrons pas tout le monde, mais nous les surveillons. »

Il vous reste 50.97% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version