
La confrontation entre le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et l’oligarque russo-arménien Samvel Karapetyan, arrêté le 18 juin et dont le sort est scruté par Moscou, a franchi un nouveau cap. Le Parlement arménien a adopté en deuxième et dernière lecture, jeudi 3 juillet, un projet de loi visant à nationaliser l’unique compagnie d’électricité du pays, Réseaux électriques d’Arménie (ENA), qui appartient au puissant groupe Tashir, lui-même propriété de M. Karapetyan.
Le texte, adopté par 65 voix pour et 27 contre, intervient deux semaines après l’arrestation du milliardaire, accusé d’avoir appelé au renversement du gouvernement, et huit jours après que les autorités arméniennes ont annoncé avoir déjoué un « coup d’Etat ». Une quinzaine de personnes, dont deux archevêques de l’Eglise apostolique, ont été arrêtées. Nikol Pachinian a dénoncé un « clergé criminel oligarchique » dont le but serait de « déstabiliser la République d’Arménie et prendre le pouvoir ».
Arrivé en Arménie le 14 juin, Samvel Karapetyan, qui réside à Moscou et figure au classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales, avait apporté son soutien au plus haut dignitaire religieux du pays, Karékine II, que le premier ministre venait d’appeler à renverser. Karékine II a critiqué à plusieurs reprises Nikol Pachinian pour sa gestion du conflit au Haut-Karabakh, l’enclave séparatiste reprise en intégralité par l’Azerbaïdjan après une offensive militaire éclair en septembre 2023.
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