Le quartier de Marxloh, à Duisburg (Allemagne), le 15 octobre 2024.

Le café est décoré de motifs orientaux colorés et de photos de stars de cinéma en noir et blanc. « Ce ne sont pas des acteurs de Hollywood, ce sont des acteurs turcs », précise Hakan Alkaç, qui a été élu, le 14 septembre, au conseil de quartier de Marxloh, à Duisburg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), sur la liste du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD). Il s’adresse en turc à la jeune serveuse, qui choisit des pâtisseries à la fleur d’oranger dans la vitrine. Celle-ci a de beaux yeux clairs et porte un voile.

Venu de l’est de la Turquie avec ses parents dans les années 1980, cet entrepreneur de 42 ans est ici chez lui : il a grandi dans ce quartier du nord de Duisburg, le plus peuplé et le plus jeune de la ville, aujourd’hui surtout connu pour son taux de chômage et sa population immigrée. Différentes vagues de migration s’y sont succédé depuis la seconde guerre mondiale – notamment les Turcs, dans les années 1960 et 1970, venus travailler dans les mines et dans l’acier, qui ont cédé la place à d’autres arrivants, en provenance d’Europe de l’Est.

« La Ruhr a une histoire d’immigration ancienne, explique Uwe Neumann, géographe à l’Institut Leibniz pour la recherche économique. Pendant longtemps, cela a bien fonctionné et protégé la région de l’extrême droite. » Mais, aux élections législatives du 23 février, l’AfD est arrivée en tête à Hamborn, quartier dont fait partie Marxloh, avec plus de 27 % des voix, 6 points de plus que son score national.

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