Histoires Web jeudi, décembre 25
En Afrique centrale, avec les derniers gorilles de montagne, sauvés de l’extinction

On les entend avant de les apercevoir. Un tambourinement sourd, des grondements, puis un frisson dans les feuilles de bambou. Soudain, une masse noire surgit de la végétation, suivie d’une autre, puis d’une troisième. Les gorilles passent comme des boulets de canon aux pieds des vétérinaires. « Ils sont joueurs, aujourd’hui », chuchote le docteur Gaspard Nzayisenga, qui tente d’éviter tout contact avec les juvéniles. Au cœur du Parc national des volcans, situé dans le nord-ouest du Rwanda, et à cheval sur les territoires de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo, ce gorilla doctor (« docteur des gorilles ») traque, en cette matinée du 15 décembre, un groupe de 15 individus baptisé Amahoro (« paix », en kinyarwanda). Il le retrouve dans une forêt de bambous, non loin de la frontière du parc.

Le vétérinaire progresse à quatre pattes, cherche le bon angle pour observer sans déranger. Une fois en position, il dégaine son appareil photo et entame son évaluation à distance fondée sur sept paramètres, dont l’état de la peau et des poils, mais aussi l’appétit ou la consistance et la couleur des excréments, pour détecter d’éventuels problèmes gastro-intestinaux. Un gorille à dos argenté subordonné qui a subi des blessures lors d’un combat avec le mâle dominant deux jours plus tôt attire l’attention du vétérinaire rwandais. Les blessures se trouvent sur le dessus de la tête et sur la cuisse gauche. « Elles ne sont pas profondes et guérissent bien, analyse le docteur du Parc national des volcans. Le combat a eu lieu parce que le dos argenté subordonné tentait de s’accoupler avec des femelles, ce que le dominant n’a pas toléré. »

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