
Un homme a été exécuté, jeudi 16 octobre dans la matinée, dans un stade bondé du nord-ouest de l’Afghanistan, portant à onze le nombre de condamnés tués publiquement depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP).
La Cour suprême a annoncé dans un communiqué qu’un homme condamné pour deux meurtres avait été tué à Qala-e Naw, capitale de la province de Badghis, « en présence d’habitants » de la ville.
La veille, sur les réseaux sociaux, les autorités avaient appelé les habitants à « participer à l’événement », tout en interdisant, comme à leur habitude, tout appareil photo ou téléphone portable afin d’empêcher la diffusion d’images. D’après un correspondant de l’AFP sur place, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté à l’exécution.
L’homme a été tué de trois balles tirées par la famille des victimes après qu’elle a refusé de lui pardonner, en vertu du principe islamique de qisas (ou loi du talion), selon cette source.
Violation du droit international
Si les exécutions publiques étaient courantes sous le premier régime taliban, entre 1996 et 2001, celles-ci ont été drastiquement réduites depuis leur retour à Kaboul, à l’été 2021. Jusqu’à présent, dix hommes avaient été tués par balles dans diverses provinces du pays, dont quatre en une seule journée en avril.
« Les talibans mènent des exécutions publiques à répétition, or c’est une violation flagrante de la dignité humaine et du droit international », alertait en avril l’ONG Amnesty International, exhortant la communauté internationale à faire pression sur Kaboul pour que cessent ces châtiments.
Depuis août 2021, les autorités procèdent régulièrement à des flagellations publiques pour d’autres crimes, comme le vol, l’adultère ou la consommation d’alcool. Les ordres d’exécution sont signés par le chef suprême des talibans, l’émir Haibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief méridional de Kandahar et gouverne le pays par décrets et instructions.