
Après une coupure nationale d’Internet la semaine passée, Facebook, Instagram et Snapchat ont été « intentionnellement restreints » en Afghanistan, a fait savoir, mercredi 8 octobre, l’organisation de surveillance de la cybersécurité NetBlocks.
Depuis mardi, ces réseaux sociaux ainsi que TikTok – déjà banni en 2022 au motif « de pousser la jeune génération à s’égarer » – sont inaccessibles par intermittence sur smartphone et plusieurs connexions Wi-Fi, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) à Kaboul et dans plusieurs provinces. « Des restrictions sont désormais confirmées chez plusieurs opérateurs, ce qui indique une manœuvre intentionnelle », a précisé NetBlocks à l’AFP.
Dans le pays de 48 millions d’habitants, Facebook compte 4 millions d’utilisateurs et Instagram 1,3 million. Ces restrictions « affectent principalement les services mobiles, mais certaines connexions Internet fixes sont aussi touchées », a poursuivi NetBlocks. Contactées, les autorités talibanes n’ont pas souhaité commenter.
« Prévenir le vice »
Ces nouvelles restrictions privent la population d’une source d’information et de divertissement, ont regretté des Afgans auprès de l’AFP mercredi. Début septembre, les autorités avaient commencé à couper les connexions Internet à haut débit dans plusieurs provinces afin de prévenir le « vice » et la « corruption morale », sur ordre du chef suprême des talibans Haibatullah Akhundzada.
Une semaine avant ce blocage, les autorités avaient déjà ordonné une coupure nationale d’Internet et du téléphone qui avait paralysé l’Afghanistan durant deux jours. Dans le pays, l’un des plus pauvres du monde, les avions étaient alors restés cloués au sol et les systèmes bancaires avaient cessé de fonctionner, laissant les Afghans sans moyen de se contacter.
Les Nations unies avaient appelé le gouvernement taliban à rétablir l’accès à Internet et aux télécommunications, rétabli au bout de deux jours.
Enquête de l’ONU sur les crimes commis en Afghanistan
Ces restrictions, qui durent depuis plusieurs mois, rompent avec le discours tenu jusqu’à 2024 par les autorités talibanes. Cette année-là, Kaboul vantait encore les mérites de son réseau de fibre optique de 9 350 kilomètres, en grande partie construit par les anciens gouvernements soutenus par les Etats-Unis, comme une « priorité » pour rapprocher le pays du reste du monde et le sortir de la pauvreté.
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Lundi, les pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont adopté une résolution établissant la création d’un mécanisme d’enquête sur les crimes les plus graves commis en Afghanistan.
Le texte de la résolution exprime une « profonde préoccupation face au non-respect du principe de responsabilité et à l’impunité profondément enracinée dont jouissent les responsables des violations des droits de l’homme », jugeant ainsi « impératif et urgent d’établir les responsabilités ».