
« Un officier (…) poste de nombreuses publications et commentaires affichant ses opinions sur des sujets politiques » : sanctions disciplinaires ; une sous-officière « participe à une vidéo TikTok dans laquelle elle fait la promotion de produits de beauté » : sanctions disciplinaires ; un gendarme « propose de consulter des fichiers (…) en échange d’une rémunération » sur des applications de messagerie : radiation et poursuites pénales.
Ces quelques exemples – réels – sont tirés d’une « fiche alerte » établie par l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et diffusée aux gendarmes en poste à travers la France. Ils illustrent une époque et, à travers elle, les mutations des « manquements » observés par des militaires à l’ère des réseaux sociaux. Ils constituent cependant une part infime des faits traités par l’institution en 2024.
Cette année-là, d’après le rapport de l’IGGN, sur les 255 signalements internes parvenus à l’« IG », la « police des polices » de la gendarmerie, près de 62 % avaient trait à des cas de harcèlement moral (soit 160), dont seulement 11 ont été « avérés » ou « partiellement avérés » après enquête. Selon quels fondements les autres ont-ils été écartés ? Impossible de le savoir, dans un document de 55 pages à vocation synthétique. Une certitude en revanche : la « surreprésentation des militaires féminines » à l’origine des signalements, puisqu’elles en effectuent plus de la moitié alors qu’elles ne représentent que 24 % des effectifs.
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