Emmanuel Macron et les chefs de parti pour une voix forte de la France, mais divisés sur l’envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine

Plusieurs chefs de parti ont affirmé, jeudi, à leur sortie de l’Elysée, que la France devait faire entendre sa voix dans le nouveau concert des Nations imposé par Donald Trump, mais sont restés divisés sur le message à porter, ainsi que sur l’éventuel envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine.

« Il faut avoir un message très clair (…). L’Europe va devoir être un pilier », a déclaré Marine Tondelier (Les Ecologistes), appelant à « ne compter que sur nous-mêmes », à l’issue de la réunion qui a duré près de quatre heures à l’Elysée.

« La voix de la France et de l’Europe aujourd’hui est assez isolée », a réagi sur LCI Louis Aliot, qui représentait le Rassemblement national (RN) en l’absence de Jordan Bardella, attendu à Washington pour un rassemblement des conservateurs.

Le président Emmanuel Macron, entouré du premier ministre, François Bayrou, du chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard, et d’un responsable du renseignement extérieur, a exposé à une douzaine de responsables de parti et de groupe parlementaire la situation en Ukraine et la « menace existentielle » que représente selon lui la Russie, alors que le président américain, Donald Trump, s’en rapproche et prend ses distances avec l’Europe.

Manuel Bompard (La France insoumise) a jugé intéressant d’« entendre pour la première fois le président utiliser le terme de “non-alignement” » vis-à-vis des Etats-Unis, mais a déploré que l’Alliance atlantique reste perçue comme « une obligation dans l’architecture de sécurité » future de l’Europe.

« La France doit faire entendre sa voix parce qu’elle a une voix originale et forte à porter » en tant que puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a renchéri le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Il s’est, en revanche, inquiété que M. Macron ait laissé entendre qu’il faille « se préparer éventuellement à continuer de soutenir l’Ukraine et d’être auprès de l’Ukraine militairement si l’Ukraine voulait poursuivre la guerre ».

M. Macron a assuré, mardi dans la presse régionale, que « la France ne s’apprêt[ait] pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front ». Mais il a évoqué la possibilité d’« envoyer des experts, voire des troupes en termes limités, hors de toute zone de conflit, pour conforter les Ukrainiens et signer une solidarité ». De même que celle « d’avoir, sous mandat des Nations unies, une opération de maintien de paix, qui elle se tiendrait le long de la ligne de front ». « La question de troupes n’a été évoquée que comme ne pouvant l’être qu’à l’issue de la conclusion d’un accord de paix », a relevé Manuel Bompard.

A l’extrême droite de l’échiquier, Eric Ciotti (Union des droites pour la République), allié de Marine Le Pen (RN), a déploré que la France se soit engagée dans « une vision très belliqueuse » et qu’elle soit prise désormais « à revers » par Donald Trump.

Côté majorité gouvernementale, Gabriel Attal (Renaissance), Edouard Philippe (Horizons) et Marc Fesneau (MoDem) étaient présents, de même que Michèle Tabarot pour Les Républicains.

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