A l’Assemblée nationale, le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou salue « les mots de solidarité » de Michel Barnier en faveur de la Nouvelle-Calédonie

Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, plusieurs députés d’outre-mer sont revenus sur les annonces mardi du premier ministre, qui a signifié sa volonté de retrouver une forme d’apaisement, pour penser la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie. L’abandon de la réforme du corps électoral qui avait mis le feu aux poudres dans l’archipel et le report des élections locales ont été salués par le député Emmanuel Tjibaou (Gauche démocrate et républicaine) et décrié par Nicolas Metzdorf (Ensemble pour la République).

« Monsieur le premier ministre, lors de votre déclaration de politique générale, les Calédoniens se sont sentis humiliés », a estimé le député calédonien macroniste. « Vous n’avez pas eu un mot pour eux (…) Vous les avez abandonnés en abandonnant le dégel du corps électoral », a-t-il poursuivi.

« Le premier ministre s’est exprimé très clairement sur la Nouvelle-Calédonie et l’avenir de tous les Calédoniens, sans exception », a rétorqué le nouveau ministre de l’outre-mer, François-Noël Buffet, évoquant « une situation gravissime » et la responsabilité « de répondre à l’urgence économique et sociale ».

« Nous mettrons en place rapidement une mission (…) avec des personnes permanentes qui pourront suivre de façon interministérielle l’ensemble des dossiers, avec pour seul objectif : de l’efficacité, des réponses concrètes », a développé le sénateur, avocat et spécialiste des questions d’immigration.

Emmanuel Tjibaou, premier député indépendantiste élu depuis 1986, a salué « les mots de solidarité » de M. Barnier « à l’égard de [ses] compatriotes ». « Les annonces d’hier amorcent certainement une démarche constructive dans l’approche », a-t-il considéré, espérant également que ces déclarations « portent le deuil d’une méthode engagée par vos prédécesseurs ».

« Comment la France s’inscrit dans la poursuite du processus de décolonisation, afin d’accompagner la Nouvelle-Calédonie vers sa pleine émancipation ? », a-t-il questionné, décrivant « un pays meurtri dans sa chair ».

« Je souhaite que l’on retrouve le chemin de l’apaisement », a réaffirmé M. Barnier, qui veut aboutir à « une solution institutionnelle, politique ». « Je l’ai dit hier, nous prendrons le temps de retravailler la question du corps électoral », a-t-il assuré.

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