“Il faut alléger le fardeau de la dette” des pays pauvres afin de “répondre aux problèmes du changement climatique”, estime Melinda French Gates, co-présidente de la Fondation Bill et Melinda Gates, ce jeudi sur franceinfo.
Parmi les intervenants du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient jusqu’au vendredi 23 juin au palais Brongniart à Paris, Melinda French Gates. Co-présidente d’une fondation qui draine des dizaines de milliards de dollars, elle considère que les pays riches ont un rôle majeur à jouer pour aider les pays les plus pauvres dans le cadre du changement climatique.
“Mon message est que nous avons besoin d’écouter les pays du Sud. Ils sont extrêmement impactés par le changement climatique aujourd’hui, affirme Melinda French Gates, ancienne femme de Bill Gates, le fondateur de Microsoft, à la tête de la fondation qui porte leurs deux noms. Nous devons écouter leurs besoins et nous devons aussi les aider avec leur dette, injecter davantage d’argent dans le système pour qu’ils puissent continuer à faire des investissements pour leur développement, pour la santé, pour l’éducation de leur population, afin qu’ils se développent, qu’ils aient davantage de possibilités et d’emplois et qu’elle puisse faire face aux changements climatiques.”
Le rôle à jouer du secteur privé
Son message s’adresse à la fois aux pays les plus riches de la planète mais aussi aux institutions internationales, comme le FMI et la Banque mondiale. “Nous disons à toutes les nations, en particulier au G7, que nous ne pouvons pas laisser le monde derrière nous”, selon Melinda French Gates. En 2009 on avait promis 100 milliards par an aux pays les plus pauvres pour le climat. Après le Covid, le G20 a promis 100 milliards de plus par le biais du FMI.
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Mais les pays les plus pauvres n’ont reçu que 40% de cette somme. “Il y a une architecture financière mondiale qui commence au niveau des Etats, assure Melinda French Gates. C’est la part la plus importante de ces financements.” “Le secteur privé a lui aussi un rôle à jouer, poursuit-elle. Vous avez entendu aujourd’hui l’appel de la Banque mondiale au secteur privé, pour l’inviter à investir, notamment dans l’innovation. Donc nous devons tous nous impliquer, mais il ne faut pas s’illusionner. Ce sont les investissements des Etats qui créent le changement.”
Mettre à contribution les armateurs
Le président de la République, Emmanuel Macron veut mettre à contribution les armateurs, mettre en place une taxe carbone sur le transport maritime qui a fait des bénéfices gigantesques grâce au Covid. “Nous devons regarder toutes les solutions fiscales et toutes les structures fiscales, déclare Melinda French Gates. Le Président Macron a été incroyable dans ce sommet parce qu’il a vraiment écouté la voix des pays du Sud pour répondre à leurs besoins et essayer d’envisager toutes les solutions possibles et toutes les racines des problèmes. Nous en tant que fondation, nous voulons explorer toute possibilité de taxation et de financement. C’est le seul moyen de répondre solidairement de façon planétaire au changement climatique.”
