Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Malawi et le Zimbabwe avec les nouveaux albums de Madalitso Band, Chaka Chawasarira et Nasibo Mutize.

« Chemwa », de Madalitso Band

Madalitso Band, c’est l’histoire de deux adolescents, Yosefe Kalekeni et Yobu Maligwa, qui, en 2002, quittent leurs villages respectifs pour tenter leur chance à Lilongwe, la capitale du Malawi, pays d’Afrique australe qui traverse alors une grave famine. Tous deux passionnés de musique, ils se rencontrent dans la rue et commencent à jouer et chanter, à l’aide d’une guitare et d’un babatone bricolé (une basse à une corde), en échange d’un peu de monnaie.

Repérés par un producteur local, ils joueront finalement dans un festival à Zanzibar en 2017, puis, très rapidement, en Europe. Une ascension fulgurante qui sera couronnée, vendredi 13 juin, par un troisième album, Ma Gitala, à la croisée de la « banjo music », de la folk et du gospel.

« Hurombo », de Chaka Chawasarira

Direction le Zimbabwe, plus au sud, où Chaka Chawasarira sort ce vendredi l’album Useza (un mot qui désigne, en langue shona, quelqu’un de très habile, méticuleux et précis). A 83 ans, il est l’un des derniers maîtres du matepe, un grand instrument de la famille des lamellophones (aussi appelés « pianos à pouce ») aux côtés du mbira et du karimba.

Art ancien du nord-est du pays, le matepe est traditionnellement utilisé dans les rituels locaux et, à ce titre, a longtemps été mis au ban par l’Eglise, au point qu’il est désormais menacé d’extinction. Ce disque est donc un moyen pour l’artiste et artisan – il construit des instruments dans le township de Chitungwiza, au sud de Harare – de préserver le patrimoine shona pour les générations futures.

« Stop Over », de Nasibo Mutize & Zigwiton

On reste à Harare avec Nancy « Nasibo » Mutize, une chanteuse et joueuse de mbira qui s’est associée à Raphaël Joly alias « Zigwiton », guitariste français installé depuis dix-huit ans à Addis-Abeba, pour sortir fin avril un EP de six titres intitulé Stop Over et dans lequel ils cherchent à faire cohabiter leurs influences respectives.

« Ce projet est né en 2021 après une brève rencontre en Ethiopie, puis un voyage au Zimbabwe. Nous avons ensuite collaboré à distance au gré de nos agendas respectifs et de rencontres souvent opportunistes lors de transits de Nasibo à Addis-Abeba, raconte le musicien. Fin 2023, nous nous sommes donné rendez-vous dans le sud-ouest de la France pour enregistrer en studio les démos que nous avions réalisées. »

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Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

Festival Rio Loco : les artistes africains présents à Toulouse

Pour ses 30 ans, le festival toulousain Rio Loco se propose, dans une édition baptisée « Supernova », du 11 au 15 juin, de « revisiter » sa propre histoire et de « méditer sur l’avenir », selon les mots de son directeur, Fabien Lhérisson, « en admirant quelques-unes des étoiles des éditions passées ».

Et parmi ces stars qui font leur retour sur la prairie des Filtres, au bord de la Garonne, figurent quelques grands noms de la musique africaine, tels le Malien Salif Keïta et le Sénégalais Youssou Ndour, mais aussi les Congolais de Jupiter & Okwess et la Béninoise Angélique Kidjo. Les artistes émergents ne sont pas oubliés pour autant, puisque seront également présents, entre autres, Faizal Mostrixx (Ouganda), Sami Galbi (Maroc), Aunty Rayzor (Nigeria), Tshegue (RDC) ou encore Kabeaushé (Kenya). La programmation complète est à retrouver sur le site du festival.

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