Edouard Philippe et Paul Christophe arrivent à Matignon, le 10 octobre 2025.

Tous les regards se sont tournés vers eux, le temps d’un instant. Quand Edouard Philippe a pris place presque en face d’Emmanuel Macron, à la table du salon des Ambassadeurs, sans qu’aucun des deux laisse rien transparaître, au commencement de la réunion convoquée par le chef de l’Etat, vendredi 10 octobre après-midi, à l’Elysée. Durant ce huis clos, quelques heures avant l’annonce de la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, le maire du Havre (Seine-Maritime) est apparu nerveux et taiseux, selon plusieurs participants.

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Il faut dire, que trois jours plus tôt, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron (2017-2020), qui n’a eu de cesse d’appeler à la stabilité, a lui-même provoqué de puissantes répliques au cœur du séisme politique en cours, et ce, en brisant le tabou de l’appel à la démission du chef de l’Etat pour la première fois au sein du camp présidentiel. Le président d’Horizons a, en effet, déclaré que si le chef de l’Etat souhaite « garantir le bien de l’Etat » il n’a qu’une seule solution : programmer son départ avant 2027.

Malgré les levées de boucliers prévisibles que ses propos ont provoqués au sein de ce qu’il reste de l’ancienne majorité présidentielle (formée par Renaissance, le MoDem et Horizons), Edouard Philippe a décidé d’acter en conscience la rupture définitive avec le président de la République, jugeant sévèrement la responsabilité de ce dernier dans la crise que traverse le pays depuis la dissolution « funeste » de l’Assemblée nationale en juin 2024. « Son audace le pousse parfois à ne pas respecter les institutions. Je lui en veux beaucoup », avait lâché l’édile du Havre, en septembre, dans le podcast « Legend ».

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