Donald Trump a de nouveau justifié, mercredi 12 mars, son usage des droits de douane, assurant que les Etats-Unis « ne se laisseront plus maltraiter » par ses partenaires commerciaux. Alors que Washington taxe, depuis minuit, l’acier et l’aluminium entrant dans le pays à 25 %, le président américain a aussi rappelé que les droits de douane dits « réciproques » doivent entrer en vigueur le 2 avril, jugeant au passage qu’ils pourraient être « un peu plus que réciproques ».

De son côté, la Commission européenne a rapporté qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril. L’Union européenne (UE) « regrette profondément » les mesures décidées par M. Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était « forte mais proportionnée ». L’UE « répond avec fermeté » mais « ne veut pas provoquer d’escalade », afin de « résoudre les problèmes et [de] continuer à travailler ensemble comme [de] bons partenaires », a dit Antonio Costa, président du Conseil européen.

Interrogé sur le fait qu’il puisse réagir à la décision de Bruxelles, le président américain a répondu « bien sûr que nous allons répliquer, » accusant de nouveau l’Europe d’avoir « été créée pour profiter des Etats-Unis. Ils profitent des Etats-Unis. »

« Nous ne resterons pas les bras croisés »

Le Canada va pour sa part imposer, dès jeudi, de nouveaux droits de douane sur certains produits américains pour répondre aux taxes douanières « injustifiées et déraisonnables » imposées par les Etats-Unis. Le ministre des finances canadien, Dominic LeBlanc, a ainsi annoncé 25 % de droits de douane sur près de 30 milliards de dollars canadiens (18 milliards d’euros) d’importations américaines, concernant notamment les équipements sportifs, les produits en fonte ou les ordinateurs. « Nous ne resterons pas les bras croisés alors que nos industries emblématiques de l’acier et de l’aluminium sont injustement visées », a-t-il assuré.

Le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis pour l’acier et l’aluminium, est particulièrement dans le viseur de M. Trump, qui avait envisagé mardi de doubler ces droits de douane contre Ottawa, avant de se raviser. Mais le président américain a aussi prévenu que « le Canada d[evait] immédiatement laisser tomber ses taxes antifermiers américains de 250 % à 390 % sur divers produits laitiers américains », ajoutant que, si Ottawa n’obtempérait pas, Washington imposerait le 2 avril de telles taxes douanières sur les voitures que cela « mettra à l’arrêt définitivement l’industrie automobile au Canada ».

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« Une menace existentielle pour notre pays »

Les nouvelles mesures canadiennes s’ajoutent aux droits de douane de 25 % instaurés sur 30 milliards de dollars canadiens de produits américains depuis le début du mois de mars en réponse à la première série de taxes commerciales sur les produits canadiens.

« Ce n’est pas seulement une menace pour les emplois canadiens, ce n’est pas seulement une menace pour les nombreuses familles qui vivent de ces emplois, c’est une menace existentielle pour notre pays », a déclaré mercredi Mélanie Joly, la ministre des affaires étrangères canadienne. « Nous nous battrons pour ce que nous sommes en tant que pays, parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’économie, il s’agit de l’avenir de notre pays », a-t-elle ajouté.

Le futur premier ministre canadien, Mark Carney, a par ailleurs affirmé être prêt à parler directement avec M. Trump des relations commerciales entre les deux pays. « Nous nous porterons tous mieux lorsque le plus grand partenariat économique et de sécurité du monde sera renouvelé et relancé », a également souligné M. Carney.

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Le Monde avec AFP

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