
Donald Trump, a dit, mercredi 15 octobre, « envisager » des frappes terrestres contre les cartels vénézuéliens, après avoir déployé ces dernières semaines des navires de guerre en mer des Caraïbes. Ces deniers ont notamment tiré des missiles contre des embarcations transportant de présumés narcotrafiquants au large du Venezuela.
« Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent, car nous contrôlons très bien la mer », a répondu le président américain dans le bureau Ovale de la Maison Blanche à une question d’un journaliste portant sur de potentielles frappes terrestres.
La veille, Donald Trump avait annoncé que six narcotrafiquants présumés avaient été tués dans une nouvelle frappe américaine au large du Venezuela, la cinquième connue depuis début septembre, sur fond de vives tensions entre Washington et Caracas. Au moins vingt-sept personnes ont été tuées jusqu’à présent dans le cadre de ces opérations. Leur légalité, dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n’ont pas été interceptés ou interrogés, fait débat.
Le président républicain s’est toutefois refusé à confirmer les informations du New York Times selon lesquelles il aurait secrètement autorisé la CIA à mener des opérations clandestines contre le gouvernement du président vénézuélien, Nicolas Maduro. « C’est une question ridicule qu’on me pose là. Ce n’est pas vraiment une question ridicule, mais ne serait-ce pas ridicule de ma part d’y répondre ? », a-t-il dit.
Nicolas Maduro ordonne des manœuvres militaires
« Non à la guerre dans les Caraïbes (…) Non au changement de régime qui nous rappelle tant les guerres éternelles ratées d’Afghanistan, d’Iran, d’Irak (…) Non aux coups d’Etat fomentés par la CIA », a déclaré Nicolas Maduro, réagissant aux propos de son homologue américain.
Des opérations « qui nous rappellent les 30 000 disparus causés par la CIA lors des coups d’Etat en Argentine. [Et aussi lors de celui] de Pinochet [au Chili en 1973] les 5 000 jeunes assassinés et disparus. Encore combien de coups d’Etat de la CIA ? L’Amérique latine ne les veut pas, n’en a pas besoin et les rejette », a-t-il accusé devant le Conseil national pour la souveraineté et la paix, organe créé en septembre spécialement pour cette crise.
M. Maduro a aussi ordonné, mercredi, des manœuvres militaires dans les quartiers populaires les plus importants du pays et annoncé d’autres exercices à la frontière avec la Colombie. Cette mobilisation vise à « gagner la paix » en défendant « les montagnes, les côtes, les écoles, les hôpitaux, les usines, les marchés » du Venezuela, a déclaré le chef de l’Etat. « Nous allons activer toute la force militaire de défense intégrale, populaire, policière », a-t-il précisé dans un message audio sur Telegram. Ces opérations doivent débuter jeudi, et visent en particulier les Etats de Tachira, Apure et Amazonas – une région par laquelle transite une partie de la cocaïne colombienne, et qui fait partie des cibles possibles évoquées par des sources proches de la Maison Blanche.
Washington accuse Nicolas Maduro et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis et a déployé début septembre huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic.
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Des accusations que Caracas dément vigoureusement et, qui, en réponse au déploiement américain considéré comme une « menace militaire », a lancé des exercices militaires et la mobilisation de réservistes. Pour le président vénézuélien, Washington utilise le trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays.