
Pour les musulmans de France, l’année 2015, qui a débuté par les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, à Paris, et de Montrouge (Hauts-de-seine), et s’est achevée dans le bain de sang du Bataclan et des terrasses, à Paris, et aux abords du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), marque un tournant funeste. Il y a un « avant et un après 13-Novembre », note Ibrahim Alci, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France et coprésident du Conseil français du culte musulman (CFCM).
« Jusque-là, on était plutôt tranquilles, on vivait paisiblement, notamment chez moi, à Roubaix [Nord], se remémore-t-il. Depuis les attentats, les musulmans ont une nouvelle peur, celle d’être regardés comme des coupables, qu’il y ait de la suspicion à notre égard, de devoir sans cesse se justifier. » Il se demande tout le temps s’il doit réagir : « A chaque attentat, je me dis, mon Dieu, j’espère que ce n’est pas encore un musulman », dit-il, ajoutant : « Les musulmans de France condamnent clairement et sans ambiguïté ces actes qui trahissent les valeurs de l’islam. »
Il vous reste 85.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.




