Le contraste est saisissant. Lunettes à monture transparente, cheveux gominés, Omid Hazimi, 25 ans, resplendit de joie. Après avoir décroché un diplôme d’ingénieur informatique en juin, à l’université de Linköping, en Suède, il vient d’être embauché comme stagiaire au siège de la grande banque Handelsbanken, à Stockholm. « Il y avait 700 candidats et je fais partie des dix qui ont été sélectionnés », annonce-t-il fièrement.

A 300 kilomètres de là, dans un appartement de Smedjebacken, commune de 10 800 habitants, Samim Sultani, le même âge, se cache, terrorisé. Depuis le 5 septembre, il est en situation irrégulière. Alors qu’il avait un emploi fixe, comme soudeur, à l’usine Hitachi de Ludvika, son permis de séjour n’a pas été renouvelé. « Je viens de gaspiller dix ans de ma vie », dit-il, s’interrompant pour pleurer.

Les deux jeunes Afghans sont arrivés en Suède en 2015, « en plein milieu de la vague », précise Omid Hazimi. Cette année-là, 163 000 demandeurs d’asile – dont 60 000 ont été naturalisés depuis et 40 000 sont repartis – ont trouvé refuge dans le royaume scandinave. Un record pour la Suède, ainsi qu’en Europe, où aucun autre pays, mis à part l’Allemagne, n’a accueilli autant de réfugiés en proportion de sa population. Parmi eux, 35 000 mineurs isolés, dont 66 % originaires d’Afghanistan.

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