Un « influenceur » algérien jugé lundi 6 janvier − et dont le procès a été renvoyé au 5 mars − à Grenoble ; un autre en détention provisoire à Brest, en attente de son jugement, prévu le 24 février ; un troisième en garde à vue à Montpellier ; trois autres tiktokeurs algériens ou d’origine algérienne dans le collimateur des autorités en région lyonnaise… L’accumulation de signalements d’influenceurs algériens installés en France et tenant des propos belliqueux envers les opposants au régime en place à Alger, la communauté juive ou encore la société française ne laisse pas d’interroger.

Sont-ils la partie émergée d’un iceberg ? Font-ils partie d’une armée des ombres manipulée par Alger afin de semer le désordre en France ? Ou cet effet de masse n’est-il qu’un effet de loupe dû au travail de recherche et de signalement effectué par un opposant algérien installé en France ? Depuis quand ces influenceurs sont-ils en activité ? Qui les coordonne et les finance ?

Tout a commencé quand l’opposant algérien vivant à Lyon, Chawki Benzehra, a pris l’initiative de mettre en ligne sur son compte X les vidéos les plus agressives de certains des influenceurs arrêtés ces derniers jours. Ces vidéos, pourtant visionnées sur le réseau social TikTok des centaines de milliers de fois, étaient jusque-là passées sous les radars.

A Brest, Grenoble et Montpellier

Le premier influenceur, « zazouyoucef », domicilié à Brest, s’appelle en fait Youcef A., 25 ans. Il a été placé en détention provisoire jusqu’à son procès par le tribunal de Brest pour apologie d’un acte de terrorisme. Il encourt une peine de sept ans de prison et 100 000 euros d’amende, a souligné le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni.

Dans une vidéo publiée le 31 décembre 2024 sur TikTok, l’influenceur, suivi par plus de 400 000 abonnés et dont le compte a depuis été supprimé par la plateforme, s’exprimait de façon véhémente en arabe, sous-titré en français, appelant à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie. Il a reconnu être l’auteur des vidéos visant « les opposants au régime en place en Algérie », d’après le procureur de Brest.

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