Des réfugiés dans un gymnase de l’université de Surindra Rajabhat, dans la province thaïlandaise de Surin, frontalière du Cambodge, le 24 juillet 2025.

Après quatre jours d’une confrontation armée brutale le long de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, les premiers ministres respectifs des deux pays doivent se rencontrer lundi 28 juillet à 15 heures à Kuala Lumpur, en Malaisie. Bangkok est représenté par Phumtham Wechayachai, premier ministre intérimaire depuis la suspension de la première ministre Paetongtarn Shinawatra en juin. Phumtham est un proche de Thaksin Shinawatra, l’ex-premier ministre revenu d’exil en 2024 et père de Paetongtarn (les Thaïlandais désignent leurs dirigeants par leur prénom). Le premier ministre cambodgien Hun Manet est le fils de Hun Sen, l’homme fort du Cambodge. Le 28 juillet est aussi le jour d’anniversaire du roi thaïlandais, Rama X – soit une date symboliquement importante dans ce royaume traversé par de sourdes rivalités politiques.

Le président américain, Donald Trump, qui a joint samedi soir par téléphone les premiers ministres des deux pays, s’est targué d’avoir obtenu d’eux un cessez-le-feu sans quoi « ils ne pourraient pas signer d’accord commercial avec les Etats-Unis ». Les canons n’en ont pas moins retenti de nouveau à l’aube dimanche : un Thaïlandais de 59 ans est décédé chez lui dans la province de Sisaket à la suite d’un un tir de roquettes BM-21 cambodgiennes, des « orgues de Staline » dont l’usage surprise par les forces cambodgiennes, le 24 juillet, a donné à ce conflit frontalier au long cours une nouvelle dimension. La Thaïlande a fait état de 22 morts, dont 8 soldats, tandis que le Cambodge a confirmé 13 morts, dont 5 militaires à la suite des ripostes de la Thaïlande, où 139 000 personnes ont été évacuées, contre 35 000 au Cambodge.

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