« Qui êtes-vous pour juger ? » Bruno Le Maire a invoqué la Bible, jeudi 12 décembre, face aux députés de la commission des finances. A tous les élus décidés à l’interroger sur son rôle dans le violent dérapage du déficit public depuis 2023, l’ancien ministre de l’économie et des finances a retourné la question avec véhémence : et eux, n’ont-ils pas une responsabilité ?
Retiré de la vie publique depuis la fin du gouvernement Attal, l’ex-grand argentier n’a plus envie de prendre des gants pour protéger les uns ou les autres. Devant le Sénat, le 7 novembre, il avait réfuté toute « faute » ou « dissimulation ». A ses yeux, seule « une grave erreur d’évaluation des recettes » pouvait expliquer que le déficit public, qui devait initialement revenir à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, s’achemine en réalité plutôt vers 6,1 %, voire davantage. Soit plus de 50 milliards d’euros de décalage.
Devant les députés, Bruno Le Maire a maintenu cette défense, sans admettre la moindre faute, ou presque. Pas envie de se laisser crucifier. En découvrant la chute des recettes par rapport aux prévisions, « nous nous sommes pris un parpaing dans la figure », a-t-il raconté. Il assure alors avoir réagi au mieux, avec des économies de 25 milliards d’euros : « Tout ce qui devait être fait a été fait en temps utile. »
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