L’étau financier se desserre très légèrement pour le nouveau premier ministre, Michel Barnier. Du moins à l’échelon européen. Cible d’une procédure pour déficit public excessif lancée par la Commission européenne, la France vient d’obtenir un délai pour lui soumettre un ensemble de mesures correctrices. En juillet, l’exécutif européen avait donné jusqu’au 20 septembre à Paris pour présenter un plan de réduction de son déficit. Un calendrier impossible à tenir pour un pays alors sans gouvernement. A la demande de la France, Bruxelles a finalement accepté de patienter jusqu’à la fin octobre, ont indiqué lundi 23 septembre des responsables de l’Union européenne.

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Ce gros mois supplémentaire ne sera pas de trop pour le nouveau premier ministre. La France n’est pas le seul pays membre de l’Union à enfreindre les traités européens, qui prévoient depuis 1992 que le déficit public de chaque Etat reste inférieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB). En juillet, une procédure similaire a été lancée à l’égard de six autres pays, dont la Belgique, la Hongrie et l’Italie. Mais en France, la situation semble hors de contrôle.

Loin de refluer comme prévu, le déficit de l’ensemble des collectivités devrait se creuser encore en 2024, pour atteindre 5,6 % du PIB, selon une note du Trésor établie en juillet, et dépasser 6 % en 2025. Plus personne ne croit à l’objectif officiel de moins de 3 % en 2027. « Il faut plutôt viser 2029, et rassurer tant Bruxelles que les marchés financiers en montrant qu’il y a un cap clair, avec des mesures crédibles pour stabiliser la dette », plaide le député macroniste David Amiel, membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale.

Calendrier ultra-serré

Toute la difficulté consiste pour le gouvernement à retenir des mesures à la fois suffisantes pour redresser vraiment les comptes et susceptibles d’être validées par une Assemblée éclatée en trois blocs. Le nouveau ministre du budget, Laurent Saint-Martin, a promis des « choix forts », notamment pour « réduire les dépenses publiques ».

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Dimanche 22 septembre, sur France 2, Michel Barnier, lui, a ouvert la porte à une augmentation des impôts sur « les plus fortunés » et « certaines grandes entreprises ». « Nous sommes prêts à discuter d’une hausse d’impôts des entreprises », lui a répondu le président du Medef, Patrick Martin, dans un entretien au Parisien, le lendemain. Mais en posant plusieurs conditions strictes, notamment que cet effort « n’enraye pas la dynamique d’investissement et de création d’emplois ». Le calendrier reste ultra-serré : pour respecter les délais légaux, le gouvernement aurait déjà dû envoyer son projet de budget au Haut Conseil des finances publiques depuis le 13 septembre.

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