« Nous sommes prêts à faire face à une incursion terrestre d’Israël. » Le Hezbollah peut-il vraiment tenir tête à la première puissance militaire régionale, comme l’a réaffirmé, lundi 30 septembre, Naïm Qassem, son secrétaire général adjoint, à la veille du début de cette phase au sol de l’armée israélienne au Liban, annoncée pour le moment comme étant « limitée » ?

Le mouvement chiite pro-iranien vient de subir coup sur coup une série de revers et d’humiliations sans précédent, la plus retentissante étant la mort de Hassan Nasrallah, tué dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 septembre, dans son réduit pourtant ultra-protégé de la banlieue sud de Beyrouth, après trente-deux ans à sa tête. L’aviation et les services de renseignement israéliens étaient auparavant parvenus à décimer la haute hiérarchie de la force Radwan, unité d’élite du mouvement, et à semer le chaos dans son système de communication, démontrant à la fois leur supériorité technologique et l’étendue de leurs moyens d’action. De quels moyens militaires la milice chiite dispose-t-elle pour espérer résister, voire se relever d’une telle offensive ?

S’il est souvent présenté comme l’une des premières puissances militaires non étatiques, le Hezbollah le doit en premier lieu à son vaste arsenal. Mais il peut aussi compter sur des effectifs dignes d’une armée régulière et dotés de quatre décennies d’expérience, d’une organisation méticuleuse et d’une parfaite connaissance d’un terrain largement aménagé dans l’optique d’une nouvelle confrontation, après la « victoire divine » qu’il considère avoir obtenue en 2006.

Lire la nécrologie | Article réservé à nos abonnés Hassan Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah depuis plus de trois décennies, tué par une frappe israélienne

Au moins 50 000 combattants

Le chiffre de 100 000 combattants avancé par Hassan Nasrallah est très certainement surestimé, mais le mouvement, dont la branche armée est la seule à avoir échappé au démantèlement à l’issue de la guerre civile (1975-1990), peut vraisemblablement compter sur 50 000 hommes, dont une moitié de réservistes, ce qui la laisse toutefois loin de ses alliés houthistes du Yémen (200 000 hommes, selon la CIA, l’agence de renseignement américaine) et encore plus des forces israéliennes, dont les seuls réservistes sont presque dix fois plus nombreux.

Au-delà des effectifs, constitués essentiellement de troupes d’infanterie légère, et de sa longue expérience, le Hezbollah peut compter sur une grande mobilité et une autonomie de décision conçue pour faire face à la puissance de feu très supérieure de l’armée israélienne. Il a également une parfaite connaissance du terrain, en particulier dans le sud du Liban, propice à la confrontation dite asymétrique grâce à l’aménagement d’un vaste réseau de tunnels, comme le soulignait le Center for Strategic and International Studies (CSIS), dans une étude publiée en mars.

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