Le 17 mai, Marcel Pagnol sera de retour sur la Croisette. Sa version dessinée en tout cas, mise en scène dans le film d’animation de Sylvain Chomet Marcel et Monsieur Pagnol, présenté hors compétition. Un événement comme les affectionne le sélectionneur du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, toujours friand de clins d’œil à l’histoire.

Dès son origine en effet, le grand rendez-vous du cinéma a mis à l’honneur la littérature et les auteurs. Il y a soixante-dix ans déjà, en 1955, Marcel Pagnol, écrivain et cinéaste star de son époque, côtoyait, en tant que président du jury, les vedettes du moment, Brigitte Bardot, Eddie Constantine et Olivia de Havilland. Il reviendra d’ailleurs deux fois siéger au sein du jury, en 1957 et en 1966, dans des collèges toujours fort bien pourvus en écrivains, comme ce fut souvent le cas dans l’enfance du Festival.

Si leur présence s’est amenuisée au fil des ans au profit de candidats plus clinquants, romanciers, dramaturges, poètes et nouvellistes demeurent, à Cannes, des invités traditionnels apportant à l’événement un lustre de respectabilité. « Les écrivains, par la critique et par leur présence dans les instances de consécration, comme le jury de Cannes, ont contribué à légitimer le cinéma comme un art », analyse la sociologue Gisèle Sapiro, autrice de Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? (Seuil, 2024).

Des Nobel et des Goncourt

Cette année encore, l’écrivaine Leïla Slimani contribuera à juger, sous la houlette de la présidente, Juliette Binoche, les 21 films en compétition. Elle croisera peut-être dans un cocktail, ou lors d’un dîner de gala, le Prix Nobel 2017 de littérature Kazuo Ishiguro, dont le roman Lumière pâle sur les collines (Gallimard, 2023) a fait l’objet d’une adaptation par Kei Ishikawa, en sélection. Ou bien Fatima Daas, dont le livre La Petite Dernière (Noir sur blanc, 2020) est à l’origine du film d’Hafsia Herzi. Seront également présents sans doute, Nicolas Mathieu, dont le best-seller Connemara (Actes sud, 2022) a donné à Alex Lutz la matière de son film présenté à Cannes Première, et Olivier Guez, dont La Disparition de Josef Mengele (Grasset, 2017) est porté à l’écran par le Russe Kirill Serebrennikov.

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