De l’outback australien, la plupart des visiteurs retiennent l’éclat tranchant des couleurs : ce soleil aveuglant qui, sous un ciel bleu sans nuage, projette des ombres ciselées sur le sol ocre du désert. La photographe Simone Rosenbauer, quant à elle, a attendu que des nuages viennent adoucir les teintes pour figer sur sa pellicule les « petits musées », trésors d’un monde aussi immuable qu’inattendu. « En Australie, presque chaque bourgade possède son musée : tantôt on y découvre des collections très spécialisées, tantôt un assemblage d’objets hétérogènes témoignant de la richesse de l’histoire et de la culture locales. J’ai été fascinée par la créativité, l’authenticité et l’amour qui se dégagent de ces lieux façonnés par la passion de conservateurs souvent bénévoles », explique l’artiste germano-australienne.

Pour mener à bien ce projet documentaire (qui s’est déroulé de 2007 à 2010), elle a entrepris un périple d’un an, en 2009, parcourant à bord de son van des dizaines de milliers de kilomètres, parfois sans croiser âme qui vive pendant plusieurs heures.

Ses clichés, publiés en mai dans l’ouvrage Small Museum (GOST Books), dévoilent des univers hétéroclites à mille lieues des mises en scène soigneusement orchestrées des grands centres d’exposition nationaux. Ici, une patte d’éléphant repose sur un socle vert ; là, des skis en bois s’alignent sous des tableaux ; ailleurs, des pommes racontent l’histoire des premiers migrants qui avaient planté des pommiers pour tromper leur nostalgie du pays et ont fini par fonder toute une industrie.

« Idée de collection »

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