A quelque 700 mètres au-dessus du petit village de Montbolo, dans le massif des Aspres, les vaches d’Eloi Bellier sont en plein travail. En broutant les genêts, les jeunes frênes et les ronces de ce flanc de montagne pour se nourrir, elles nettoient le terrain, limitant la végétation qui pourrait brûler… « Ici, l’ennemi c’est le feu. Il faut être très vigilant pour éviter que le massif, hypersec, s’embrase », explique l’éleveur des Pyrénées-Orientales. Machinalement, ses yeux fouillent les bois qui s’étendent à perte de vue, « en septembre 2024, quand l’incendie est parti près de Castelnou, on voyait les flammes d’ici ».

Alors que l’Aude a connu un dramatique incendie au début du mois d’août qui a traversé 16 000 hectares, le département pyrénéen reste pour le moment épargné même si le feu demeure ici comme une épée de Damoclès dès la fin du printemps.

 Eloi Bellier est éleveur de vaches massanaises, une race locale, extrêmement rustiques qui défrichent la lande, à Montbolo (Pyrénées-Orientales), le 1ᵉʳ août 2025.

Eloi Bellier, un ingénieur agronome de 30 ans, a repris il y a trois ans une exploitation laissée en friche depuis plusieurs décennies au cœur des Aspres, pour y produire de la viande avec vingt massanaises, une race locale. « Mes deux premiers hivers, j’ai défriché une piste pour accéder à mes terres et nettoyé mécaniquement 20 hectares pour installer mes vaches en plein air. Il m’a fallu couper du frêne et du chêne, pour que les bêtes puissent accéder [à mon terrain] », explique l’éleveur.

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