Un très jeune homme est à la barre d’un tout petit voilier. Sous le crachin, son coéquipier s’est réfugié dans la cabine. « On vient de Lorient. Ça fait quatorze heures qu’on est partis. On n’a pas de sondeur. C’est bon, on peut se rapprocher du bord ? », lance-t-il après une très courte nuit en mer. L’un des six zodiacs accompagnateurs lui indique la plage de Cap-Coz, dans la commune de Fouesnant (Finistère).
Les deux compères s’avancent au milieu de plus gros bateaux, Guernazelle, Papy Jo ou encore Chili Tortoro. Certains ont hissé des drapeaux de la Palestine, le drapeau arc-en-ciel des minorités sexuelles ou des Soulèvements de la Terre, un collectif écologiste. Beaucoup ont déployé des banderoles contre Vincent Bolloré, homme d’affaires né dans le pays bigouden et aujourd’hui à la tête d’un empire industriel et médiatique. « Submergeons Bolloré », « Les Wokes déterminés à couler Bolloré », « Ras le Boll »… « Je n’ai jamais vu autant de gauchistes dans la baie de Concarneau », ironise l’un des organisateurs.
Cent soixante-deux bateaux s’étaient inscrits pour cette action maritime imaginée par le collectif Lever les voiles et Les Soulèvements de la Terre. Samedi 24 mai, ils ne sont en fait qu’une cinquantaine à cingler dans la baie, étroitement surveillés par le bateau Elorn de la gendarmerie maritime, par un hélicoptère et plusieurs pneumatiques. « L’arrêté de la préfecture a découragé beaucoup de monde », soupire un membre de Lever les voiles, alors que les équipages ont rejoint 200 à 300 personnes rassemblées sur la plage autour d’un slogan : « Bolloré, marionnettiste d’un monde fasciste ».
Appel à des « blocages ciblés »
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