
Les soutiens de Boualem Sansal comme ses détracteurs retiennent leur souffle. Mardi 1er juillet, la cour d’appel d’Alger doit rendre son arrêt dans ce dossier, une décision qui pourrait mettre un terme au processus judiciaire enclenché en novembre 2024 à la suite de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien et de son placement en détention.
L’auteur de 2084 : la fin du monde (éd. Gallimard, 2015), condamné en première instance, le 27 mars, à cinq ans de prison et une amende de 500 000 dinars (3 300 euros), avait fait appel du jugement, tout comme le parquet. Le 24 juin, ce même parquet a, cette fois, requis dix ans de réclusion et un million de dinars (6 600 euros environ) d’amende à l’encontre de l’écrivain, poursuivi pour avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions, pour des propos sur l’appartenance de l’ouest algérien au Maroc tenus pendant une interview filmée avec un journaliste de la revue d’extrême droite Frontières.
C’est la mise en ligne sur la chaîne YouTube de Frontières, le 2 octobre, de l’entretien avec l’écrivain, aussitôt relayé en Algérie, qui a été le déclencheur de « l’affaire Sansal ». « C’est facile de coloniser des petits trucs qui n’ont pas d’histoire », répond-il ce jour-là au journaliste qui l’interroge sur l’Algérie. Cette phase ne tarde pas à faire passer Boualem Sansal pour un traître à la patrie auprès de l’opinion algérienne.
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