Depuis le 19 mars, les employés de la Cinémathèque française voient passer de drôles d’olibrius. Malgré le climat printanier, des jeunes gens viennent affublés d’un bonnet de laine rouge, d’une lourde veste en daim ou le cou serré par une cravate représentant un renard. Autant de clins d’œil aux héros de La Vie aquatique (2005), de La Famille Tenenbaum (2001) ou de Fantastic Mr. Fox (2009), du réalisateur Wes Anderson, à qui l’institution parisienne consacre une vaste exposition jusqu’au 27 juillet.

Puisque les températures agréables ne semblent pas avoir d’importance, les nombreux visiteurs (plus de 53 000 en un mois d’ouverture) auraient pu venir dans un manteau de fourrure à la Margot Tenenbaum ou dans l’une des tenues en velours côtelé de Mr. Fox. Ou dans tant d’autres accoutrements, toujours impeccables – chemises amidonnées et survêtements cintrés –, dont Wes Anderson a coutume d’affubler ses personnages. En novembre, quand l’exposition voyagera au Design Museum de Londres, certains visiteurs revêtiront peut-être la veste rouille de Bjorn Lund (Michael Cera) ou le complet immaculé avec cravate club du prince Farouk (Riz Ahmed) que l’on voit dans The Phoenician Scheme, douzième long-métrage de l’Américain de 56 ans, en compétition à Cannes et en salle le 28 mai.

Il n’est pas seulement question de vêtements dans l’univers du cinéaste, mais aussi de décors, d’accessoires, de musique, d’identité graphique… « C’est une œuvre immense qui a la particularité de pouvoir se déployer dans l’espace, explique Matthieu Orléan, commissaire de l’exposition à la Cinémathèque française. Voilà pourquoi nous montrons autant d’objets. » Ainsi sont présentés des marionnettes ayant servi à la conception de Fantastic Mr. Fox et de L’Île aux chiens (2018), des magazines décrivant les exploits des membres surdoués de la famille Tenenbaum, des tableaux au point de croix représentant les paysages de l’île imaginaire où se déroule Moonrise Kingdom (2012), le peignoir du court-métrage Hôtel Chevalier (2007)

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