
La Cage aux folles, revue par Olivier Py, signe le triomphe de Laurent Lafitte et lance un vibrant appel à la tolérance. Vendredi 5 décembre, pour la première de cette comédie musicale très attendue, le public du Théâtre du Châtelet a offert une standing ovation à cette version chantée et dansée, créée à Broadway en 1983, désormais traduite et mise en scène par le directeur de la salle parisienne.
Dans le personnage culte d’Albin-Zaza, Laurent Lafitte prend toute la lumière tant l’ancien pensionnaire de la Comédie-Française excelle non seulement dans son jeu – d’une grande sincérité, avec juste ce qu’il faut d’exubérance –, mais aussi dans sa facilité à revêtir des costumes scintillants, dans la précision de sa gestuelle et dans sa capacité à chanter avec assurance.
Lui qui rêvait depuis longtemps de jouer ce rôle porte à merveille les faux cils, les talons hauts et les perruques, rousses ou blondes. Il prend un tel plaisir à incarner ce travesti si vivant et touchant qu’on est rivé à lui et à son sourire expressif. « Le monde est moins dégueulasse recouvert de strass », chante le comédien, en descendant l’escalier lumineux du cabaret La Cage aux folles, accompagné de douze Cagelles formant la troupe de travestis et le chœur de la comédie musicale. Le spectacle s’annonce comme une parenthèse enjouée dans un monde de brutes où partout montent les populismes conservateurs.
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