Des Palestiniens blessés lors d’une distribution de nourriture dans un centre géré par la Gaza Humanitarian Foundation, une organisation soutenue par les Etats-Unis et approuvée par Israël, sont amenés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 juillet 2025.

La défense civile locale a affirmé que 26 Palestiniens avaient été tués et plus de 100 blessés samedi 19 juillet par des tirs israéliens près de centres d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas. Selon son porte-parole, Mahmoud Bassal, à l’Agence France-Presse (AFP), 22 personnes ont péri près d’un centre au sud de Khan Younès et quatre près d’un autre au nord de Rafah − deux attaques de « tirs israéliens ». Il a également fait état de plus de 100 blessés.

Les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d’aide humanitaire gérés par de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, selon la même source. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a affirmé « examiner » ces allégations.

La GHF a commencé ses opérations à la fin de mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’ONG sur un risque imminent de famine à Gaza. M. Bassal avait fait état vendredi de la mort de 10 personnes, dont neuf près d’un centre de la GHF, tués, selon lui, par des tirs israéliens dans le sud et le nord du territoire.

Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après près de deux ans de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

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Des centaines de personnes « en danger de mort imminente »

L’ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, organisation au financement opaque, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l’aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l’un de ses sites.

En début de semaine, l’ONU a précisé avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis la fin de mai, dont 674 « à proximité des sites de la GHF ». Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

« Nous alertons sur le fait que des centaines de personnes, dont les corps sont complètement décharnés, sont désormais en danger de mort imminente », a déclaré vendredi le médecin Sohaib Al-Hums, directeur de l’hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d’Al-Mawassi, à Khan Younès. Il a ajouté que son établissement recevait « des patients souffrant d’épuisement extrême, de fatigue généralisée, ainsi que de cachexie [amaigrissement extrême lié à une dénutrition] et de malnutrition aiguë dues à une privation prolongée de nourriture ».

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Des niveaux « sans précédent » de malnutrition aiguë

L’ONG Médecins sans frontières a mis en garde la semaine dernière contre une hausse inquiétante de la malnutrition aiguë, évoquant des niveaux « sans précédent » dans deux de ses structures à Gaza.

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Lors d’une conversation téléphonique avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, vendredi, le pape, Léon XIV, a exprimé « sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique » à Gaza et appelé à « redynamiser les négociations » en vue d’un cessez-le-feu. Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d’une trêve sont dans l’impasse, la branche armée du Hamas accusant vendredi Israël de les bloquer.

L’attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé en représailles une offensive destructrice dans laquelle au moins 58 667 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la santé à Gaza, jugées fiables par l’ONU.

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Le Monde avec AFP

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