Kiti Manver (Isabel), Camino Fernandez (Carmen) et Hovik Keuchkerian (Antonio) dans la série « Deux tombes », créée par Agustin Martinez.

NETFLIX – À LA DEMANDE – MINISÉRIE

A en juger par son format, cette série dont l’héroïne est une grand-mère est destinée aux aïeux. Commencée après le dîner, elle permettra, trois épisodes plus tard, de se coucher avant 23 heures. Pourtant Deux tombes distille un poison beaucoup plus séduisant que tous ces spectacles fondés sur la capacité des petits vieux à damer le pion aux générations suivantes.

Isabel, sa figure centrale, semble d’abord taillée sur un modèle très répandu. Professeure de piano dans une petite ville d’Andalousie, elle chérit ses deux petites-filles, qu’élève son fils. Quand l’aînée disparaît, un soir de fête au village, elle suit l’enquête attentivement. Les recherches s’enlisent, et Isabel décide, bien sûr, de prendre les choses en main.

C’est là (et on est au milieu du premier épisode) que Deux tombes emprunte un chemin de traverse. Isabel ne sera pas Miss Marple, plutôt une espèce de Médée à l’envers, prête à toutes les transgressions pour arriver à venger sa progéniture.

Impossible d’en dire plus sans désamorcer tous les pièges que le récit tend aux spectateurs. Le scénario de Deux tombes est le fait d’auteurs membre du collectif qui publie des romans policiers sous le pseudonyme de Carmen Mola. Agustin Martinez, Jorge Diaz et Antonio Mercero maîtrisent si bien la grammaire du roman à énigmes qu’ils peuvent – et c’est le cas ici – la mettre au service d’un personnage. Il suffisait de trouver l’interprète adéquate pour qu’Isabel quitte la vie provinciale andalouse et s’installe dans la tragédie.

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