Cécile de France (Clarissa) dans « Dalloway », de Yann Gozlan.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Le cinéma de genre, en France, demeure un serpent de mer, même si de nouveaux cinéastes tentent de le chevaucher, sans être décisifs. Comme si Luc Besson avait, à la fin du siècle dernier, vitrifié le registre, avec sa naïveté en Kevlar. L’un de nos grands penchants, l’ironie, est semble-t-il un anesthésiant puissant, alors même qu’il existe une tradition française du roman-feuilleton. Si l’on excepte quelques auteurs maniéristes revendiqués pour connaisseurs, la plaine est morne. Dès lors, ce n’est plus qu’une affaire de desperados brutaux, qui foncent dans le tas. Du côté horrifique, Julia Ducournau (Titane, Alpha) et Coralie Fargeat (The Substance) ont trouvé dans un féminisme mastoc leur carburant.

En la matière, il faut reconnaître que Yann Gozlan a de la suite dans les idées et persiste, lui, dans la veine du thriller paranoïaque, cultivant une froideur métallique, sans aucune distanciation. Cela n’est pas sans courage, mais cela ne va pas sans lourde solennité et gros sabots scénaristiques. Son plus grand succès est Boîte noire (2021), où Pierre Niney endossait le rôle d’un expert aéronautique enquêtant sur un crash suspect. Ailleurs, toujours des complots : trafic d’organes (Captifs, 2010), supercherie littéraire (Un homme idéal, 2015) et bientôt un Gourou, encore avec Pierre Niney, déjà annoncé pour 2026.

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