D’Angelo aura su rester secret jusqu’à la fin de sa vie. Le chanteur américain est mort, mardi 14 octobre, à 51 ans, des suites d’un cancer du pancréas qu’il combattait en privé, a annoncé sa famille dans un communiqué envoyé au magazine américain Vanity Fair. En trente ans de carrière et en seulement trois albums, D’Angelo a imprimé durablement son empreinte sur la musique soul et R’n’B contemporaine. Fils et petit-fils de pasteur pentecôtiste, il pouvait rester une dizaine d’années sans enregistrer de disque, préférant rester reclus dans sa Virginie natale, « étudiant et regardant en boucle les concerts de ses idoles : Prince, Sly Stone ou Curtis Mayfield », racontait en 2000 un de ses meilleurs amis, le batteur Ahmir « Questlove » Thompson.

Pianiste, guitariste, compositeur, D’Angelo a comme aucun autre artiste de sa génération fait le lien entre la soul des années 1960, le funk des années 1970 et la culture hip-hop des années 1990, créant le mouvement néo-soul avec son ex-compagne Angie Stone, Erykah Badu ou encore Maxwell. Sa sensualité exacerbée dans le clip Untilted (How does it feel) où il chante torse nu, face caméra, suivant les notes d’un piano et d’un métronome, en avait fait aussi un sex-symbol. Un paradoxe pour cet artiste d’une timidité maladive, réduit à son érotisme et à sa nouvelle célébrité qu’il n’acceptera jamais complètement.

Né le 11 février 1974 à South Richmond en Virginie, Michael Eugene Archer accompagne le chœur gospel de son église depuis ses 5 ans. Déjà le jeune chanteur a conscience que « ce qu’il fait avec la chorale est aussi important que le prêche du pasteur », avouera-t-il quelques années plus tard au magazine GQ. Cette éducation pentecôtiste sera déterminante pour sa carrière : D’Angelo transformait tous ses concerts en office du dimanche, chantait un spiritual et priait avant de monter sur scène.

Premier disque du mouvement néo-soul

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