
A Tokyo, lors des Mondiaux d’athlétisme, qui se dérouleront du 13 au 21 septembre, l’équipe de France devra faire sans sa meilleure athlète, Cyréna Samba-Mayela. Unique médaillée tricolore des Jeux de Paris en 2024, la hurdleuse de 24 ans a annoncé sur son compte Instagram lundi 25 août qu’elle renonçait à sa participation : « J’ai repoussé mes limites, j’ai donné tout ce que je pouvais pour revenir, mais, malgré tous mes efforts, ce n’était pas suffisant pour préparer les championnats du monde dans les meilleures conditions, explique-t-elle. Trop peu de temps, trop peu de repères. »
Handicapée par deux longues blessures, la vice-championne olympique du 100 m haies n’a pas été en mesure de retrouver une forme compétitive lors de son retour sur la piste après presque un an sans courir. Lors des championnats d’Ecosse, à Grangemouth, ancienne cité industrielle située à l’ouest d’Edimbourg, elle a aligné, dimanche, deux chronos loin de ses propres références et des standards internationaux : 13 s 30 et 13 s 37. « Je suis un peu déçue, je ne vous cache pas, j’imaginais courir autour de 12 s 70, 12 s 80, maximum », avait-elle alors reconnu.
Cyréna Samba-Mayela figurait dans la sélection des Bleus pour les Mondiaux 2025, sous réserve de démontrer son état de forme et « sa capacité à être performante au plus haut niveau », selon la formule de la Fédération française d’athlétisme (FFA). Cela ne voulait pas dire courir sous les minima fixés par la FFA (12 s 60) – son record personnel est de 12 s 31, réussi à Rome lors de son sacre européen, en juin 2024 – mais au moins passer en dessous des 13 secondes. D’autant que la concurrence est rude sur le 100 m haies : douze athlètes ont couru en moins de 12 s 40 en 2025.
Sauveuse de l’athlétisme français aux Jeux de Paris, Cyréna Samba-Mayela, qui s’entraîne aux Etats-Unis depuis la fin de l’année 2023, se projette déjà sur la suite de sa carrière. « Il y a beaucoup de frustration, bien sûr, mais aussi de la fierté d’avoir tenu, d’avoir continué à me battre et de ne pas avoir abandonné face aux obstacles, assure-t-elle. J’ai déjà le regard porté plus loin, et il est temps de construire la suite avec patience et intelligence. »
La championne du monde en salle 2022 du 60 m haies peut se concentrer sur ses prochains grands objectifs, les championnats du monde en salle, en mars 2026 en Pologne, et les championnats d’Europe, en août 2026 au Royaume-Uni.