
« Un souffle nouveau » : à Grand-Bassam, ville balnéaire ivoirienne inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, un musée d’art contemporain a ouvert ses portes jeudi 25 septembre dans l’ancien « Hôtel des postes et douanes », vestige de l’époque coloniale.
Briques en terre rouge, grandes fenêtres en bois, hauts plafonds : l’ancien bâtiment à la façade décrépie a été rénové en respectant l’architecture coloniale. Il s’appelle désormais « La Maison de l’art », un musée fruit d’un partenariat entre le ministère ivoirien de la culture et la fondation Société générale Côte d’Ivoire.
L’exposition inaugurale, intitulée « Souffle », a vu la participation de vingt-huit artistes issus de neuf pays africains aux arts différents : peinture, sculpture, photographie et design.
« La Maison de l’art représente ce souffle nouveau pour la préservation, la transmission et la promotion de notre culture », a déclaré Françoise Remarck, ministre ivoirienne de la culture. « Nous faisons bien plus qu’ouvrir les portes d’un espace dédié à l’art, où les talents pourront s’exprimer librement », a souligné Patrick Blas, président de la fondation Société générale Côte d’Ivoire.
« Une maison de rassemblement »
« C’est ce que nous, en tant qu’artistes, nous recherchons : des maisons pour nous accueillir, pour recevoir nos œuvres, pour discuter, échanger, s’enrichir. En fait, c’est une maison de rassemblement », s’est réjouie Mathilde Moreau, artiste peintre ivoirienne et exposante. « Voir cette Maison de l’art éclore ici, sur mon lieu de naissance, c’est vivifiant », ajoute l’artiste qui a dirigé l’Ecole des beaux-arts d’Abidjan durant près de deux décennies.
La Maison de l’art est composée de deux salles d’exposition permanente, une salle d’exposition temporaire, une résidence d’artistes avec atelier, un espace café-restaurant et des salles de réunion.
Mounou Désiré Koffi, l’une des figures montantes de la peinture ivoirienne, a exposé son œuvre La Recréation, faite de claviers de téléphones portables usés montés sur une grille métallique. « Le fait qu’un très grand musée nous donne la possibilité de montrer nos œuvres ici et à l’international, pour moi c’est très important », ajoute M. Koffi, saluant l’initiative dans un pays où il n’y a « pas beaucoup de galeries », selon lui.
Keya, artiste peintre marocain, est le premier à être en résidence dans ce musée. Son œuvre est une composition avec des personnes de différents âges et ethnies, « symbolisant le patrimoine culturel ivoirien » qu’il appelle à protéger. « La Maison de l’art peut impulser » d’autres exemples de « restauration d’un patrimoine avec de vrais projets », espère-t-il.