
Une nomination pour apaiser la situation chez Les Marseillaises ? Le club féminin de football de la cité phocéenne a annoncé, lundi 6 octobre, confier les rênes de l’équipe à Corinne Diacre. L’ancienne sélectionneuse des Bleues arrive à la tête d’une formation à la peine en championnat – actuellement 9e sur douze –, et polluée par des tensions internes marquées par la mise à pied de l’entraîneur, Frédéric Gonçalves, le 27 août.
Ce dernier avait été sanctionné avant même le coup d’envoi de l’Arkéma Première Ligue en raison d’un « comportement inapproprié ». En cause : une bagarre survenue lors d’un match amical face aux Barcelonaises du Club Esportiu Europa, sept jours plus tôt. L’incident avait provoqué le départ de la défenseuse internationale norvégienne Maria Thorisdottir, pourtant tout juste recrutée. La joueuse de 32 ans, passée par Chelsea et Manchester United, ayant été choquée par la scène. L’intérim était depuis assuré par son adjoint, Dalin Anrifani.
Un coup dur pour la section féminine de l’Olympique de Marseille, de retour dans l’élite après quatre saisons en Seconde Ligue, mais ambitieuse comme en atteste la décision, le 12 septembre, de doter la doter d’un nouveau nom – « Les Marseillaises » –, logo, et site Internet propre, avec une billetterie dédiée. Reste que sur le terrain, la donne est plus compliquée. Le club a concédé trois défaites en quatre rencontres : sur la pelouse des championnes en titre de l’OL Lyonnes (3-1), puis à domicile contre Le Havre (1-2) et le Fleury FC (0-2). Les Phocéennes ont quitté la zone de relégation et signé le premier succès de leur saison le 4 octobre en battant Saint-Etienne, 4-0. Corinne Diacre, 51 ans, s’apprête donc à prendre les commandes d’un groupe fragile.
121 sélections avec l’équipe de France
« Rejoindre l’Olympique de Marseille est une grande fierté. C’est un club dont l’identité, la passion et l’ambition résonnent pleinement avec mon parcours et ma manière d’aborder le football », a-t-elle affirmé dans le communiqué du club. Cette fille d’ouvriers du textile, née dans les Hauts-de-France, pourra faire parler son expérience pour redresser la barre. L’ancienne défenseuse centrale a fait les beaux jours du club de l’ASJ Soyaux, près d’Angoulême, en tant que joueuse (1988-2007), puis sur le banc (2010-2013) où son bilan s’est soldé par deux montées en D1 et une relégation. L’ex-internationale peut aussi se targuer de 121 sélections en équipe nationale, dont 69 avec le brassard de capitaine. Corinne Diacre avait notamment permis aux Bleues de participer pour la toute première fois à un Mondial, en 2003.
Après sa retraite sportive, prise à 32 ans, Corinne Diacre a passé tous les diplômes pour entraîner. Sa rigueur et son éthique de travail l’avaient amenée en juin 2014, à s’asseoir sur le banc d’un club professionnel masculin, celui du Clermont Foot 63, prenant la suite de la Portugaise Helena Costa. Sous sa direction, le groupe auvergnat s’est stabilisé en Ligue 2, et a réalisé, lors de la saison 2015-2016, la meilleure performance de son histoire – à l’époque –, en terminant à la septième place du championnat.
A la tête de l’équipe de France depuis 2017, elle avait conduit les Bleues en quarts de finale de la Coupe du monde 2019, à domicile, puis en demi-finales de l’Euro 2022. Mais son mandat avait été terni par des relations tendues avec plusieurs cadres de la sélection et un climat délétère qui avait fini par précipiter son départ. Sans poste depuis son éviction par la Fédération française de football, le 9 mars 2023, Corinne Diacre n’avait pas caché son envie de reprendre du service.
Conduisant des missions d’observation pour les instances européennes (UEFA) et mondiale, (FIFA), la Nordiste était en déplacement au Chili, où elle a pu recueillir les dernières tendances de jeu et innovations tactiques à l’occasion du Mondial masculin des moins de 20 ans (du 27 septembre au 19 octobre).