La deuxième tentative fut la bonne. Une semaine après l’échec d’une première motion et sous forte pression de la population, l’Assemblée nationale a voté de justesse, samedi 14 décembre, la destitution du président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, mis en cause pour sa déclaration de loi martiale, dans la nuit du 3 au 4 décembre. Deux cent quatre députés ont approuvé la motion. Il lui en fallait 200, soit les deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale, pour passer. Les 192 élus des six formations d’opposition l’ont votée à l’unanimité. Comme lors du premier vote, le sort du texte dépendait du Parti du pouvoir populaire (PPP, au pouvoir), dont les tergiversations ont duré jusqu’à l’après-midi du 14 décembre. Douze de ses 108 élus ont voté le texte.
M. Yoon a pris acte de la décision, tout en rappelant qu’il « n’abandonnerait jamais ». « Le voyage vers l’avenir que j’ai entrepris avec le peuple depuis deux ans et demi ne doit jamais s’arrêter », a-t-il ajouté, tout en espérant que « nous travaillerons tous ensemble pour la sécurité et le bonheur de la population ».
La décision qualifiée de « victoire pour le peuple et la démocratie » par Park Chan-dae, chef de file du groupe démocrate (opposition), suspend les pouvoirs du président en attendant, pour être définitive, sa validation dans les six mois par les neuf juges de la Cour suprême. La procédure pourrait prendre du temps. La cour ne compte que six juges en exercice, les trois autres ayant atteint la fin de leur mandat en septembre. Même si la règle a pu souffrir des exceptions, il faut normalement un quorum de sept juges pour valider une décision.
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