Eric Coquerel, à l’Assemblée nationale, le 20 octobre 2025.

Le groupe LFI à l’Assemblée a présenté, mercredi 22 octobre, son « contre budget » 2026, pour une « bifurcation écologique et sociale », face à une copie macroniste qu’il considère comme vouée à l’échec au Parlement. « C’est un budget Frankenstein, à la fin personne ne se reconnaîtra dedans (…) je pense que le budget sera battu » dans l’hémicycle, a pointé le président LFI de la commission des finances Eric Coquerel, lors d’un point presse à l’Assemblée.

En face, les Insoumis affirment pouvoir financer 168 milliards d’euros d’investissement pour la « bifurcation écologique », les « besoins sociaux et de pouvoir d’achat » et « la protection sociale », en allant chercher quelque 183 milliards de recettes.

Les Insoumis entendent par exemple renforcer la production française d’énergies renouvelables, en y consacrant « 10,6 milliards d’euros », revaloriser le SMIC à 1 600 euros nets (1,6 milliard), ou refonder à la hausse la rémunération des fonctionnaires (22 milliards d’euros). Parmi les autres mesures phares, le retour à 60 ans et 40 annuités de cotisations pour partir à la retraite (7 milliards d’euros), la gratuité intégrale à l’école (6,2 milliards), ou encore un plan logement mêlant notamment la réquisition de biens vacants et le renforcement de l’hébergement d’urgence (environ 2,4 milliards).

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Deux taxes Zucman

Au nom de la « souveraineté » et de la « planification industrielle », le mouvement de gauche radicale propose aussi une vaste opération de nationalisations « d’entreprises stratégiques », parmi lesquelles Engie, Atos, Suez, Alstom, Total ou encore ArcelorMittal. Cette dernière fera d’ailleurs l’objet d’une proposition de loi inscrite dans la prochaine journée réservée à LFI, le 27 novembre, a annoncé Aurélie Trouvé, arguant que « la production d’acier de la France, de l’Europe d’ailleurs, est en immense danger », face à un risque de délocalisation.

Quant aux recettes visées, elles impliquent « un partage fiscal (…) pour les individus ou pour les multinationales », a déclaré Clémence Guetté, également responsable du programme pour le mouvement.

Les Insoumis misent notamment sur deux taxes inspirées par l’économiste Gabriel Zucman. La première, médiatisée, prône une taxe minimum de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, pour récupérer « 20 milliards d’euros » (les opposants à la taxe estiment le rendement surestimé).

Une seconde « taxe Zucman » sur les multinationales, doit rapporter 26 milliards d’euros selon ce projet. Les Insoumis escomptent également rétablir l’impôt sur la fortune avec un volet climatique (15 milliards de recettes attendues), réformer l’impôt sur l’héritage avec un héritage maximum (10 milliards), ou encore de rétablir la CVAE, un impôt de production, pour générer 11 milliards d’euros.

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Le Monde avec AFP

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