
Faute de moyens, et pour éviter de perdre la face, les musées français jonglent désormais avec des montages juridiques pour le moins acrobatiques. A l’image de cette garde alternée du Désespéré de Gustave Courbet entre le Musée d’Orsay et le Qatar, révélée à la surprise générale le 13 octobre, en pleine cérémonie d’hommage à Sylvain Amic, ancien président du musée, mort brutalement en août.
Alors que l’assemblée pensait venir saluer la mémoire d’un homme de musée, aimé de tous, elle découvre, médusée, que le tableau phare de l’exposition Courbet, en 2007, appartient au Qatar. Et qu’à défaut d’en avoir le certificat d’exportation, l’Emirat a consenti à prêter la toile pendant cinq ans à Orsay, avant qu’elle ne parte en 2030 pour Doha, pour être exposée dans le futur Art Mill Museum, un giga musée d’art moderne et contemporain construit par l’architecte chilien Alejandro Aravena. « On était là pour saluer la mémoire d’un homme de musée, on s’est retrouvé à devoir applaudir le Qatar, on s’est senti pris en otage », fulmine l’un des convives.
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