Los Angeles cultive le mythe de sa prospérité grâce aux studios hollywoodiens et à son activité touristique. Dans la réalité, son équilibre repose sur une économie plus discrète largement assurée par des travailleurs immigrés sans papiers. Selon le Bay Area Economic Institute, ce segment de la population génère ainsi chaque année près de 5 % du produit intérieur brut de l’Etat de Californie, et plus de 23 milliards de dollars (19,7 milliards d’euros) annuellement en impôts locaux, étatiques et fédéraux.
A Los Angeles, la disparition soudaine d’une partie de cette main-d’œuvre clandestine à la suite du déploiement de la police de l’immigration (ICE), début juin, fragilise l’ensemble du tissu économique local. Par effet de ricochet, la situation fait redouter une montée des tensions sociales et raciales.
Dans ce contexte de méfiance et d’instabilité, la photographe mexicano-américaine Julie Léopo a parcouru, pour Le Monde, les quartiers de Los Angeles qui vivent principalement grâce aux communautés immigrées. Dans ces lieux dorénavant presque vides, elle a rencontré celles et ceux qui, faute d’alternative, continuent de travailler, dans la crainte constante de l’expulsion, pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches.
Le marché de Santee Alley
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