Des policiers retirent des débris suite à l’explosion d’un camion piégé à l’extérieur d’une base militaire, à Cali (Colombie), le 21 août 2025.

Au moins cinq personnes ont été tuées et trente-six autres blessées dans l’explosion d’un camion piégé, jeudi 21 août, à Cali, troisième ville de Colombie, située dans l’ouest du pays.

« Une bombe a été activée » près de l’école militaire d’aviation Marco Fidel Suarez, sur une artère du nord de la ville de 2,2 millions d’habitants, a d’abord déclaré la police. Annonçant le bilan de l’attaque à la presse, le maire de Cali, Alejandro Eder, a regretté que « Cali soit à nouveau victime d’une attaque narcoterroriste ». En juin, une série d’attaques armées et de véhicules piégés près de postes de police avait tué sept personnes – cinq civils et deux policiers.

M. Eder a annoncé l’interdiction immédiate de la circulation des camions dans sa ville, craignant d’autres attentats, et offert 10 000 dollars (8 500 euros environ) de récompense pour toute information auprès de la police.

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Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent plusieurs personnes allongées au sol et prises en charge par les secours, un camion en flammes, plusieurs véhicules endommagés et de nombreuses vitres soufflées.

« Le terrorisme ne nous vaincra pas »

« Il y a eu un énorme bruit d’explosion près de la base aérienne », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un témoin, Hector Fabio Bolanos, 65 ans, affirmant avoir vu « tellement de personnes blessées », au sol. « Il y a eu des morts parmi les personnes passant sur l’avenue », a rapporté à l’AFP un autre témoin, Alexis Atizabal, 40 ans, qui était au moment de l’explosion dans son atelier de fabrication d’insignes dont les vitres, dit-il, ont volé en éclats sans faire de blessés. Plusieurs bâtiments et une école à proximité ont été évacués.

La gouverneure régionale, Dilian Francisca Toro, a déclaré qu’il s’agissait d’une « attaque terroriste ». « Le terrorisme ne nous vaincra pas », a-t-elle dit.

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Les autorités n’ont pas précisé lequel des groupes armés implantés en Colombie est à l’origine de cet attentat à la bombe. Une dissidence de l’ex-guérilla des FARC, l’Etat-Major Central (EMC), avait revendiqué la série d’attaques survenue en juin.

Un hélicoptère de la police abattu par un drone explosif

Jeudi également, dans le nord-ouest du pays, huit policiers ont été tués et huit autres blessées dans des affrontements entre les forces de l’ordre et une guérilla dans le département d’Antioquia. L’attaque avait d’abord été attribuée par la police au cartel du Clan del Golfo, mais le ministre de la défense colombien, Pedro Sanchez, a rectifié, précisant que « des informations récentes de @PoliciaColombia confirment qu’elle a été perpétrée par l’E36, un groupe dissident criminel faisant partie du cartel alias Calarca ».

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Il n’a pas été précisé dans quelles circonstances exactes sont morts les huit policiers. Un responsable de la police a expliqué à l’AFP que les assaillants avaient « harcelé » un groupe de personnes chargées d’éradiquer les plantations de feuilles de coca. Un drone explosif a également abattu un hélicoptère de la police, qui s’est écrasé au sol.

La Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, a enregistré un record de 253 000 hectares de culture de feuilles de coca en 2023. Le gouvernement du président de gauche, Gustavo Petro, pousse un plan d’éradication volontaire par les paysans, accompagné d’incitations économiques.

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Le Monde avec AFP

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