Des bouteilles de cognac exposées à Paris le 21 janvier 2019.

Le ministère du commerce chinois a annoncé, vendredi 4 juillet, que la Chine allait imposer des droits de douane pouvant atteindre 34,9 % sur les eaux-de-vie de vin en provenance de l’Union européenne (UE), tout en accordant une exemption aux entreprises qui respectent des prix minimaux négociés avec Pékin.

Le pays « n’imposera pas de droits antidumping sur les produits importés conformes aux conditions [des] engagements » pris par les producteurs en ce qui concerne les prix, détaille le communiqué du ministère. Trois grands groupes français de l’industrie du cognac sont concernés : Hennessy, Pernod Ricard et Rémy Cointreau, qui ont déjà commencé à augmenter leurs prix pour éviter ces taxes allant jusqu’à 34%.

Ce dernier a estimé dans un communiqué que cet accord sur les prix minimaux offrait « une issue nettement plus favorable, ou à tout le moins une alternative sensiblement moins pénalisante, que l’application des droits antidumping définitifs », avec des impacts sur ses résultats financiers « bien moins contraignants que ceux initialement envisagés ».

Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a, en outre, souligné dans un communiqué que le droit de douane moyen décidé par la Chine en cas de non-respect des prix planchers, estimé à 32,2 %, était « légèrement inférieur » à celui, provisoire, qui était imposé depuis octobre dernier.

Un porte-parole de la Commission européenne a, de son côté, déclaré que « l’UE regrette la décision de la Chine d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen ». Ces menaces, selon la même source, « s’inscrivent également dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et ne menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes ».

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Cet arbitrage résulte d’une enquête antidumping relative aux exportations européennes d’eaux-de-vie à base de vin, notamment le cognac, lancée le 5 janvier 2024 par le ministère du commerce chinois face au choix de Bruxelles de taxer les importations de voitures chinoises électriques dans l’Union européenne.

La Chine, qui reçoit à elle seule un quart des exportations de cognac français, devrait publier samedi les conclusions de son enquête antidumping sur les importations de brandys européens [eaux-de-vie de vin, essentiellement du cognac]. Une première taxation chinoise temporaire avait été mise en place en octobre 2024, d’une moyenne de 34,8 %.

Près de 50 millions d’euros de perte par mois pour la filière cognac

Le retour de Donald Trump à la Maison blanche en novembre 2024 avait fragilisé l’industrie du cognac, qui estime perdre près de 50 millions d’euros par mois. Depuis avril, la taxation américaine est établie à 10 %. Des tarifs qui pourraient être revus à la hausse lors des négociations commerciales entre Bruxelles et Washington prévues pour le 9 juillet.

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Tandis que Hennessy, filiale de LVMH (Moët Hennessy Louis Vuitton) détenue par le milliardaire Bernard Arnault, et Martell, propriété de Pernod Ricard, avaient pour objectif 350 millions de bouteilles en 2035, les ventes se sont élevées à seulement 165 millions en 2023, face aux taxations chinoises et américaines.

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Le Monde avec Bloomberg

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