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Histoires Web vendredi, septembre 27
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Clara Ysé vit toujours dans l’appartement de ses 18 ans, sur le canal Saint-Martin, à Paris. C’est là qu’elle reçoit, à presque 32 ans, dans le petit salon qui a été sa chambre lorsqu’elle était encore « en coloc » avec Lou, « [sa] meilleure amie, [sa] sœur ». C’est là aussi qu’elle a ses meilleurs souvenirs de fêtes, des « soirées musique de dingue » qui ont accueilli jusqu’à quarante personnes, entassées « les unes sur les autres », entre le canapé, la table basse, les livres et le piano.

Chanteuse, autrice, compositrice, romancière, poétesse… Clara Ysé jongle avec ses multiples casquettes, au risque de s’épuiser par moments. Le 15 novembre, l’artiste montera pour la première fois sur la scène de l’Olympia. En attendant, une réédition de son premier album, Oceano Nox, sort ce 27 septembre, avec cinq nouveaux titres.

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Quand on l’interroge sur son enfance, celle qui est née Dufourmantelle en dit très peu, garde le silence des souvenirs douloureux. Pour Le Monde, elle accepte de revenir sur son parcours, mais toujours à travers le prisme de la musique. Une musique « qui [lui] a littéralement sauvé la vie ».

Dans quel milieu avez-vous grandi ?

Un milieu plutôt littéraire du côté de ma mère, Anne Dufourmantelle [morte tragiquement en 2017], qui était psychanalyste et philosophe. Dans mes souvenirs d’enfance, elle écrivait. Mon père, Bruno Dufourmantelle, est peintre. C’est sa vie depuis toujours, c’est un obsessionnel de travail.

On était parisiens, mais mes parents ont divorcé quand j’étais assez jeune. Donc mon père est parti au Pecq (Yvelines), il avait son atelier là-bas, on allait le retrouver les week-ends avec mon frère, Gabriel, qui a un an et demi de moins que moi.

Pour le reste, j’ai toujours un peu de mal à parler de mon enfance… Ç’a été une enfance compliquée, mais avec quelques souvenirs très beaux, qui sont ceux dont j’aime me rappeler : les heures que je passais à regarder mon père peindre, les concerts de musique classique auxquels j’allais avec ma maman…

J’aime aussi me souvenir de ma famille espagnole. Ma mère a en partie été élevée par une femme espagnole, Chelo, qui est comme ma grand-mère de cœur. Avec mon frère, on allait chez elle et son mari, Angel, deux fois par semaine. Elle était gardienne. On partait beaucoup en Espagne avec eux, j’ai de très beaux souvenirs de ces vacances…

En parallèle, on avait une nounou, Rosario, qui était colombienne. Comme ma mère voyageait beaucoup pour des conférences, c’est aussi elle qui nous a élevés. Avec mon frère, on avait une relation fusionnelle, on inventait pas mal de jeux, de mondes imaginaires.

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